Les épreuves du baccalauréat approchent et vos parents commencent à vous mettre la pression ? Pas de panique, le Figaro Étudiant vous livre quelques astuces pour comprendre, gérer et même transformer cette dose de stress en surplus de motivation. Nez dans les cahiers, crampes au doigts, vous subissez les questions insistantes de votre mère, et les remarques désobligeantes de votre père? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. A quelques jours désormais des premières épreuves du baccalauréat, de nombreux adolescents se retrouvent confrontés aux «légères pressions» ou aux «petites piques» de leurs parents. Robin, 17 ans, se plaint par exemple d’être constamment comparé à sa sœur, désormais en médecine. «Ils me rappellent qu’elle était plus organisée, qu’elle était plus facile à vivre». De son côté, Soukaïna, en terminale «scientifique» (S), trouvent les discussions à table à propos de ses chances de réussite «lourdes» et «rêve d’être déjà en juillet».
«Il n’y a rien d’anormal dans cette montée de stress à l’approche des examens», rappelle Béatrice Copper-Royer. «C’est un phénomène physiologique et psychique naturel, une sorte de préparation du corps à l’hors-norme». En revanche, si la psychologue spécialisée dans le suivi des adolescents considère le stress propre comme «positif» et «utile», elle considère celui des parents «bien plus à risque». Elle s’explique: «le stress des parents répercuté sur les enfants, surtout de manière tardive, est considéré par le jeune comme un manque de confiance en ses capacités». Et dans ces cas-là, les réactions d’opposition – «Je ne le ferai pas» – et de crainte – «Je n’y arriverai pas» – sont courantes, rappelle la spécialiste. Pour gérer au mieux ces situations un peu exceptionnelles, elle donne trois conseils.
Prendre du recul
«Il faut que les enfants sachent que leurs parents ne sont pas parfaits et qu’ils sont simplement inquiets». Cette proposition, pourtant basique, permet à l’enfant de ne pas prendre au mot toutes les remarques de ses géniteurs. «Je m’amuse à lui rappeler qu’il l’a eu au rattrapage», témoigne Arthur à propos de son père. «J’étais inquiète, peut-être trop», admet Michelle, mère dont les deux enfants ont eu le baccalauréat avec mention en 2010 et 2012. «On pense à l’avenir, on se dit que s’il y a bien un diplôme essentiel c’est celui-là», témoigne-t-elle. «Il s’agit de transformer la traduction des remarques faite par le jeune: les parents ont certes peur, mais cela ne veut pas dire qu’ils ont perdu toute confiance en lui», conclut Béatrice Copper-Royer.
Échanger, rassurer
Même si c’est une réaction difficile puisque l’adolescent est lui-même stressé, «tenter de rassurer les parents est une autre bonne technique», explique la psychologue. Robin, qui prépare un baccalauréat «économique et social» (ES), a par exemple mis au point un planning qu’il a accroché au mur de sa chambre. «Ma mère me met la pression pour savoir si je le respecte, mais au moins elle sait à peu près où j’en suis», explique-t-il. «Elle a l’impression que je fais quelque chose, elle est moins dans le flou». Arthur, lui, joue la carte de la plaisanterie. «Je lui dit en rigolant que je finirai chômeur, que je n’y arriverai jamais», raconte-t-il. «Mon père finit par sourire, et me demander plus gentiment d’y retourner [réviser, ndlr]».
S’évader, s’éloigner
Et si par moments la situation devient malgré tout invivable, Béatrice Copper-Royer invite les jeunes à «s’éloigner, à aller respirer un bon coup ailleurs». «Un séjour révisions à la campagne chez les grands-parents n’a jamais fait de mal», prend-elle pour exemple, une après-midi à la bibliothèque non plus. «Je préfère réviser seule mais de temps en temps, avoir le calme absolu quand ce n’est pas possible à la maison, ça fait du bien», reconnaît Soukaïna, aînée de deux petits frères «remuants». Arthur, de son côté, a «besoin de ces moments avec [s] es amis pour faire le point», voire pour «s’encourager». «Ca n’empêche pas de stresser, dit Michelle, mais bon c’est bien de les laisser tranquilles».
Enfin, pour ceux qui n’arriveraient pas à faire fi de la pression parentale, ou qui seraient, tout simplement, inhibés par leur propre stress, la psychologue les encourage à «relativiser», pourquoi pas à recourir à quelques techniques de relaxation psycho-corporelles – «sophrologie, yoga» – ou à «faire du sport». «C’est un travail sur eux-mêmes qu’ils doivent réaliser», explique-t-elle. Les concernant, «il faut surtout arrêter d’imaginer les épreuves à l’avance».
Source : etudiant.lefigaro