Plusieurs hôtesses de l’air d’Aeroflot se sont regroupées dans un mouvement baptisé “vieilles, grosses et moches” pour dénoncer les pratiques discriminatoires de la compagnie russe sur leur physique. La direction explique qu’elle agit pour le bien de l’image de marque et pour satisfaire les passagers.
Aeroflot a les exigences d’une agence de mannequins. La compagnie russe veut que seules les hôtesses les plus belles, les jeunes et les plus minces portent ses couleurs sur les vols les plus prestigieux, à savoir les vols internationaux.
Une pratique que certaines employées, qui se sont regroupées sous le nom de “vieilles, grosses et moches” (soit l’abréviation STS en russe), ont dénoncé en envoyant une lettre à Vladimir Poutine en début d’année et en entamant des actions en justice, rappelle The Guardian. Elles s’indignent de voir les hôtesses de plus de 40 ans aux formes généreuses être cantonnées dans les vols intérieurs sans prendre en compte leur niveau de compétences. Pour preuve de ces discriminations, elles rappellent que sous le prétexte de fournir des uniformes à leur taille, la compagnie a mené durant l’été 2016 une campagne pour photographier, mesurer et peser l’ensemble du personnel navigant. La compagnie a ensuite diminué les primes de certaines employées qui présentaient un embonpoint.
Un poitrine trop généreuse qui encombre les couloirs
Mais la justice n’a rien trouvé à redire à ces pratiques. Mardi, un tribunal moscovite a débouté les plaintes de deux hôtesses, dont l’une d’elle s’était vu reprocher des fesses trop volumineuses et une poitrine trop généreuse pour œuvrer sur les vols internationaux. Lors des déplacements en vol, sa corpulence aurait gêné les passagers qui auraient été amenés à la croiser dans les couloirs, lui a expliqué un de ses supérieurs. Mais la loi russe permet à l’employeur de sélectionner les personnes qu’il juge aptes à mettre en valeur l’uniforme, valorisant ainsi l’image de sa société.
Aeroflot se retranche derrière le désir de satisfaire les clients qui seraient prêts à prendre leur billet chez eux notamment pour côtoyer un personnel ayant fière allure. Entendez par là, des personnes ne dépassant pas le 44 en taille de vêtements, selon un sondage mené auprès des passagers. La société soutient également que le surpoids des employés est aussi une source de consommation de carburant supplémentaire, et entraîne donc un surcoût.
Avec bfmbusiness