La filière cola en Côte d’Ivoire a décidé de s’organiser afin de booster ses opérations de production, de collecte, de stockage, de transformation, de commercialisation et de rentabilité.
La Côte d’Ivoire, deuxième producteur mondial du cola derrière le Nigeria et premier pays exportateur, a décidé de passer à la vitesse supérieure dans l’organisation de sa filière. L’Union des sociétés coopératives des producteurs de cola de Côte d’Ivoire (Unaproco-Ci) et l’Union des sociétés coopératives des exportateurs et commerçants de cola de Côte d’Ivoire (Uscopex-Ci) ont été crées mercredi dernier, à la Chambre d’agriculture d’Abidjan-Plateau. Ses deux présidents ont été nommés, respectivement, Diarassouba Aboudramane et Souleymane Kone.
La récolte annuelle ivoirienne oscille entre 50 000 et 70 000 tonnes (t), en faible progression puisqu’en 1995, elle était déjà de l’ordre de 74 700 t. Elle exporte, bon an mal an, entre 20 0000 et 35 000 t mais ses recettes d’exportation ont connu une forte baisse depuis 1986 puisqu’elles sont passées de FCFA 3,2 milliards (€ 4,8 millions) en 1991 à FCFA 515 millions (€ 785 000) en 1995. Le chiffre d’affaire annuel de la filière est de plus de FCFA 140 milliards (€ 213 millions).
Deux organisations appelées à rester unies
L’ Unaproco-Ci est davantage axée sur les activités de production et l’ Uscopex-Ci sur l’exportation, les objectif communs étant de faciliter les opérations sur l’ensemble de la filière, de la production, à l’exportation, en passant par l’achat, la collecte, le stockage, la transformation et la commercialisation du cola par les membres des sociétés coopératives. Loukou Koffi Bernard de la Direction des organisations professionnelles agricoles ( Dopa) du ministère de l’Agriculture, a appelé les producteurs et les exportateurs à rester unis pour être dynamiques.
Un partenariat a été signé entre le Centre national de recherche agronomique (CNRA) et l’Unaproco-Ci pour obtenir des semences à moindre coût et créer des pépinières à proximité des zones de production. Ceci devrait permettre, également, de rechercher des marchés extérieurs pour les membres en établissant des liens entre les commerçants, les coopératives et les délégués pour une traçabilité dans les opérations d’achat.
La création de ces structures devrait permettre une meilleure visibilité de la filière à travers la recherche et la gestion de contrats pour les coopératifs membres, l’acquisition et la gestion des équipements collectifs, la commande groupée des plants, ont souligné les responsables.
La cola confrontée au café à l’export
L’exportation vers les pays développés se limite à des accords ponctuels entre négociants africains et utilisateurs européens ou Nord-américains, généralement sur des quantités de quelques milliers de tonnes. On ne peut guère espérer en accroissement des exportations vers les pays industrialisés car le principal débouché est l’extraction de la caféine, a-t-il encore été souligné. Or, cet alcaloïde est essentiellement obtenu à partir de café, sans grand espoir pour le cola de supplanter le café. La consommation de la noix de cola, bien qu’en augmentation, ne concerne que quelques dizaines de millions de personnes alors que le cacao est consommé par des centaines de millions de gens à travers le monde et il reste encore des marchés très importants à conquérir, rapporte Fratmat.info.
Environ 30% de la production ivoirienne de cola est exportée vers la sous-région. C’est sans doute là le plus grand potentiel de la filière car les noix sont d’une grande importance économique dans les échanges entre les pays de forêt et la zone sahélienne. Ce commerce sous-régional est assuré par le négoce traditionnel, sans aucune intervention de l’Etat. Il n’y a pas de prix garanti au producteur.
A noter qu’en Côte d’Ivoire, la qualité des noix de cola varie selon les zones de production. Sikensi et les zones de l’Ouest montrent plus d’aptitude de qualité.
Avec CommodAfrica