Au Burkina Faso, le taux de couverture en électricité est de 19%. Un déséquilibre immense entre les besoins des citoyens et l’offre de la Société nationale d’électricité du pays (SONABEL). Pour remédier à la situation, les députés ont voté jeudi une loi autorisant la production de l’électricité par le secteur privé.
Votée jeudi à l’unanimité au parlement, cette nouvelle loi consacre la libéralisation du secteur de l’énergie autorisant ainsi les sociétés privées à investir dans la production et la vente d’électricité pour faire face au déficit énergétique.
Longtemps monopolisé par la SONABEL, la société nationale d’électricité du pays, le secteur de l’énergie est désormais ouvert au privé. Il sera ainsi procédé à la suppression de la segmentation permettant l’installation de producteurs indépendants d’électricité sur l’ensemble du territoire national.
Attirer les investisseurs du secteur privé
Ce qui donne aux Burkinabé la possibilité de s’approvisionner en électricité auprès des fournisseurs de leur choix. En ouvrant la production d’énergie à la concurrence, le Burkina compte réduire considérablement l’insuffisance des investissements qui caractérise le secteur et qui entraîne un déficit structurel d’énergie estimé à plus de 10,5 GWh soit plus de 1,3 Milliard FCfa en chiffre d’affaires. Ce qui constitue un impact négatif sur l’économie nationale. Cependant, cette nouvelle réglementation traduit également une autre volonté du gouvernement Burkinabé. Le Burkina Faso veut diversifier ses sources d’énergie.
Diversifier les sources d’énergie
« Le gouvernement a pris la ferme résolution de donner une nouvelle orientation à la politique énergétique au Burkina Faso à travers une transition claire vers les énergies renouvelables en vue d’inverser la tendance », a expliqué jeudi le ministre de l’Energie, Alfa Oumar Dissa devant les 120 députés du Parlement de son pays.
Une volonté qui n’a rien d’utopique. Les ressources naturelles pouvant être exploitées pour la production de l’énergie au Burkina Faso sont immenses. Le potentiel solaire du pays est estimé à 6 KWh/m2/jour soit une énergie brute d’environ 1 500 GWh par an alors que celui de l’hydraulique peut totaliser une puissance de 72 MW.
Reste cependant un autre défi, la nécessité de réglementer le marché pour éviter une flambée des prix avec cette nouvelle loi. Les députés Burkinabé ont déjà alerté dans ce sens.
Avec latribune