Les titres du secteur bancaire prenaient plus de 8% lundi matin à la Bourse de Paris, galvanisés par l’anticipation d’une victoire du candidat Emmanuel Macron à la présidentielle française, arrivé en tête devant Marine Le Pen au premier tour.
A 10H35 (08H35 GMT), l’action Société Générale (PA:SOGN) caracolait en tête du CAC 40 (+8,63% à 50,28 euros) devant Crédit Agricole (PA:CAGR) (+8,45% à 13,48 euros) et BNP Paribas (PA:BNPP) (+7,74% à 66,80 euros) dans un marché en forte progression de 4,08%. Natixis gagnait pour sa part 7,72% à 6,24 euros, Axa prenant 5,98% à 24,90 euros.
« C’est un rattrapage normal mais effectivement plutôt spectaculaire », commente à l’AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.
En effet, poursuit le spécialiste, « les banques concentraient le risque qui pesait sur le marché d’une victoire d’un candidat anti-européen qui aurait éventuellement proposé la sortie de l’euro, ce qui aurait été très dommageable pour le système bancaire français ».
Les programmes de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, avec à leur clef une possible sortie de la zone euro, « auraient pu entraîner une fuite de capitaux, avec en outre une panique des épargnants qui auraient aussi sorti leurs capitaux », ajoute-t-il.
Avec l’arrivée en tête du premier tour du candidat pro-européen d’Emmanuel Macron, « cette hypothèque est considérée comme levée, et les banques, notamment françaises, opèrent un rattrapage à la mesure de la prime de risque », souligne M. Larrouturou.
En outre, selon le spécialiste, le secteur bancaire français enregistrait depuis le début de l’année « une performance relativement faible, plutôt en retard par rapport à la moyenne européenne, du fait justement de la prime de risque électorale. »
« Le mouvement d’achats d’actions françaises s’est étendu à tout le secteur bancaire européen, aidant les principaux indices à enregistrer de jolis gains », a relevé de son côté dans une note Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.
Avec ecodufaso