Les négociations s’accélèrent autour de la finalisation de la concession du chemin de fer reliant Cotonou à Niamey.
Selon nos informations, le Bénin, le Niger et le groupe Bolloré se sont donné comme objectif de signer la concession début août dans une des deux capitales. Les 23 et 24 juillet, c’est à Paris que les négociations finales – « notamment autour de deux ou trois points d’achoppement », indique une source – se sont tenues. Y ont participé, aux côtés des avocats (Hogan Lovells et King & Wood Mallesons), le Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, arrivé le 22 juillet avec son ministre des Travaux publics et des Transports Gustave Sonon, et Amadou Boubacar Cissé, le ministre d’État nigérien qui coordonne le projet pour les deux États.
Une question sensible : la participation de Samuel Dossou au projet
Pendant ce temps, un autre sujet sensible reste sur la table : la question de la participation de Samuel Dossou au projet. L’homme d’affaires béninois détient depuis 2010 un contrat global d’infrastructures incluant notamment le développement du chemin de fer. L’estimant valable, il intervient régulièrement dans les discussions en cours entre les États et Bolloré. « Nous recevons presque tous les jours des courriers », lâche-ton chez le groupe français, où l’on juge que le document de Samuel Dossou ne vaut rien.
Pour tenter de trouver une issue, mais aussi pour éviter d’entacher la visite de François Hollande au Bénin, Boni Yayi a demandé dans la nuit du 18 au 19 juin, par l’entremise de l’archevêque de Cotonou Antoine Ganyé, à rencontrer Claudine Prudencio, Mme Dossou. Cette dernière est arrivée nuitamment en compagnie de l’homme d’affaire Sébastien Ajavon au domicile du président, qui a envoyé du 21 au 30 juin son conseiller juridique principal, l’avocat Auguste Ali Yérima, rencontrer Samuel Dossou à Paris.
D’après nos informations, ce dernier souhaiterait bien entrer au tour de table de Bénirail, la société créée pour l’exploitation du futur chemin de fer. Vincent Bolloré aurait donné lui-même au Béninois son accord – de toute manière, 20 % de Bénirail doivent aller à des privés locaux. Le point de blocage reste le prix. Il se murmure en effet que Samuel Dossou verrait cet investissement comme un simple dédommagement…
Avec Jeune Afrique