Depuis plus d’une semaine, la capitale de la République du Congo fait face à une grosse pénurie de carburant et de gaz butane. Une situation qui exaspère les consommateurs contraints de passer plusieurs heures devant les points de distribution.
Des dizaines d’automobilistes ont ainsi passé la nuit devant les stations-service, le week-end dernier. «Dans la semaine, on travaille pendant deux jours, et le troisième jour, on vient garer pour attendre de nouveau le carburant. On ne peut pas faire la recette, le travail est trop perturbé.», déplore un chauffeur de bus, selon des propos relayés par la presse locale. Il a confié avoir passé sa troisième nuit à attendre de se faire servir.
C’est un paradoxe de plus pour les pays africains producteurs de pétrole. En effet, il y a deux semaines, la Guinée Equatoriale qui produit environ 300 000 barils de pétrole par jour, a connu une sévère pénurie d’essence.
L’une des causes du problème réside dans la suspension des activités de la seule raffinerie du pays. Celle-ci restera fermée tout le long du mois d’avril pour faire l’objet de travaux de maintenance. L’usine assure 30% de la consommation totale du pays.
Interpellé pour mieux éclairer l’opinion publique sur la question, le ministre congolais des hydrocarbures, Jean Marc Tyster Tchicaya a expliqué qu’une commande de carburant a été lancée pour pallier le déficit et qu’il faut attendre. Selon le site d’information en ligne Journal de Brazza, les autorités estiment que la situation ne retournera à la normale qu’après 6 mois.
Résultat, de nombreux observateurs locaux ont déploré la surenchère opérée par les quelques rares stations-service qui ont encore du carburant dans leurs réserves. De ce fait, le bidon de 25 litres qui coûte normalement 15 000 FCFA s’échange à 17 ou 18 000 FCFA. En outre, aucune voiture n’a droit au plein du réservoir.
L’association de défense des droits des consommateurs du Congo s’est, en fin de semaine dernière, offusquée de la situation en dénonçant une arnaque. « La pénurie est entretenue par les policiers, les pompistes et d’autres acteurs plus importants dans l’appareil de l’Etat. Vendre le carburant par bidon de 25 litres, pourtant interdit, leur rapporte gros», a affirmé Mermans Babounga, son président.
Avec agenceecofin