L’ homme bionique n’est plus de la science-fiction. Aujourd’hui, des machines peuvent remplacer des organes défectueux grâce aux progrès de la biologie et de l’électronique. Les promesses semblent infinies.
L’homme bionique, c’est l’utilisation d’éléments cybernétiques pour remplacer des membres malades ou amputés ou bien pour améliorer les caractéristiques physiques ou mentales de l’humain. Si l’homme n’est pas encore prêt à se sectionner volontairement un membre sain pour le remplacer par son équivalent bionique afin d’améliorer ses performances, des technologies d’amélioration bioniques amovibles peuvent par contre être facilement utilisées.
La bionique est aujourd’hui devenue incontournable en différents domaines :
– L’intelligence artificielle,
– La robotique,
– Les revêtements autonettoyants,
– Les revêtements hydro ou aérodynamiques,
– L’aéronautique,
– La conception de nouveaux casques de protection bioniques adaptés à la structure interne de la tête humaine
On appelle « cyborg » tout être vivant – généralement humain – qui aurait été «augmenté » par des ajouts mécaniques au sein même de son corps. Le terme de « cyborg » est d’ailleurs la contraction de « cybertenic organism » (organisme cybernétique), apparu dans les années 60 lors des premières explorations spatiales. Force est de constater que les chercheurs réfléchissent toujours aujourd’hui au concept d’un humain « amélioré » qui pourrait survivre dans des environnements nouveaux ou hostiles. Explications.
Ordinateurs «intelligents», réalité virtuelle, animaux transgéniques, clones : notre quotidien ressemble de plus en plus à un univers de science-fiction. Demain, nous croiserons dans la rue les androïdes de Blade Runner et les créatures métalliques de La Guerre des étoiles. Une accumulation sans précédent d’innovations techniques efface la frontière entre naturel et artificiel, vivant et inanimé, humain et machine.
Vers des robots pensants ?
Allons-nous nous transformer en cyborgs, en hommes bioniques, hybrides de chair et de circuits intégrés ? Selon Michel de Pracontal, de la légende de Galatée à celle du Golem, le rêve de recréer l’humain hante la culture occidentale. Aujourd’hui, le mythe ancestral de l’homme artificiel est devenu une entreprise active, au croisement de l’électronique, de l’informatique, de la physique, de la chimie et de la biologie.
Ce cocktail détonant multiplie les moyens d’intervention sur le corps humain et son environnement. Et nous expose au danger d’une société entièrement réglée sur le modèle de la machine. Construire un nouveau Meilleur des mondes ou faire naître un progrès véritablement libérateur : tel est le choix crucial auquel nous confronte l’utopie moderne de l’homme artificiel.
Le cyborg n’est pas de la fiction
Aujourd’hui on parle de plus en plus de cyborg non plus en termes de fiction, mais d’avancées scientifiques. Avec les progrès et la miniaturisation des technologies, on réalise des prothèses de plus en plus discrètes et efficaces, capables de remplacer voire surpasser un membre disparu ou un organe défaillant.
On utilise souvent le terme de « transhumanisme » en rapport avec ces évolutions techniques. Le transhumanisme est un mouvement qui fait de plus en plus d’adeptes et qui consiste à pallier les « faiblesses » de l’homme (ressources physiques, maladies, handicap, vieillesse, mort) grâce aux progrès technologiques et à des greffes mécaniques capables de rendre l’homme plus « puissant ». Certains vont jusqu’à parler de post-humanité, prévoyant la généralisation de ces pratiques sur tous les êtres humains. Des hommes dont les capacités physiques ou mentales dépendraient de machines ? De là à parler de cyborgs, il n’y a qu’un pas.
Pallier les défaillances humaines
Jean-Pierre Changeux, professeur honoraire au Collège de France, titulaire de la chaire de communications cellulaires, a publié chez Odile Jacob un ouvrage sur « L’homme artificiel ». Il y explique que palliant nos défaillances ou étendant nos pouvoirs, les prothèses ont envahi nos vies. Nous voilà un peu des cyborgs, ces hybrides de vivants et de machines mis en scène par la science-fiction. Oui, mais faut-il avoir peur de « l’homme artificiel » ?
Où en sont la fabrication d’organes artificiels et la thérapie génique ? Comment nos modes de vie sont-ils bouleversés par la médecine électronique ou la justice informatique ? La biologie synthétique pourra-t-elle fabriquer une cellule vivante ? Pour tenter d’y voir clair, il croise les disciplines : histoire des techniques, anthropologie, biologie, médecine, chirurgie, neurosciences, droit, littérature, philosophie.
On cherche désormais à agir sur le corps humains de l’intérieur, que ce soit au niveau génétique ou mécanique, par exemple grâce à des puces implantées. Nous arrivons aujourd’hui à une véritable frontière entre l’homme et la machine. Nous nous sommes habitués à un monde ultra-connecté où nos appareils font partie intégrantes de nos vies, et vis-à-vis desquels nous devenons de plus en plus dépendants. Implanter directement ces appareils à l’intérieur de notre corps pourrait donc devenir une solution à l’avenir, bien que cette idée soulève d’importantes questions techniques et sociales.
Quand on observe les avancées technologiques, on peut penser qu’un tel scénario pourrait se concrétiser dans un futur plus ou moins proche. De nos jours, il existe déjà le dopage chimique, les implants d’appareils électroniques (médicaux notamment), ou des prothèses perfectionnées au point d’égaler voir surpasser un membre humain.
Il est intéressant de noter qu’en parallèle, nous donnons de plus en plus de traits humains aux robots, en travaillant sur les mouvements physiques et surtout, l’intelligence artificielle, qui progresse à une vitesse fulgurante. On assiste donc à un rapprochement entre les deux mondes.
Mais en réfléchissant sur ce concept de cyborg et ce que les différentes représentations fictionnelles de créatures artificielles peuvent dire de l’humain, on peut se demander si on peut penser une humanité sans processus de venue au monde inscrit dans le temps, en un mot sans naissance et sans enfance ? Inversement, les androïdes et autres intelligences artificielles échappent-ils toujours au tropisme de la construction d’une histoire individuée par mécanisme mémoriel ?
IA et fin de l’humanité ?
L’évolution de l’intelligence artificielle pourrait-elle sonner le glas de l’humanité. C’est en tout cas ce que pense le célèbre astrophysicien de 72 ans, Stephen Hawking. Aujourd’hui âgé de 72 ans, l’homme atteint de la maladie de Charcot et contraint de s’exprimer à travers un ordinateur, pense que l’intelligence artificielle pourrait signifier la fin de l’humanité.
Selon lui, l’évolution du rapport entre l’homme et la machine pourrait ainsi ne pas avoir les conséquences escomptées : « Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine », a-t-il expliqué. Plus précisément, il redoute qu’une fois créée, l’intelligence artificielle ne poursuive son développement d’elle-même à un rythme qui pourrait devenir incontrôlable.
« Une fois que les hommes auraient développé l’intelligence artificielle, celle-ci décollerait seule, et se redéfinirait de plus en plus vite. Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés », a-t-il poursuivi.
Un scénario qui fait, il est vrai, froid dans le dos, et qui prouve une fois encore que de la fiction à la réalité, il n’y a plus qu’un pas que l’Homme est en train de franchir. A ses dépens ? Seul l’avenir nous le dira…
Avec Entreprendre