Le groupe chinois Ant Financial veut contrer l’offre de l’américain Euronet pour racheter le géant du transfert d’argent MoneyGram. Il propose désormais 1,2 milliard de dollars, soit 36% de plus qu’en début d’année.
La bataille fait rage pour s’emparer du grand concurrent de Western Union, MoneyGram. Ce lundi, Ant Financial – le bras financier du géant chinois de l’e-commerce Alibaba – a renchéri pour l’emporter sur la contre-offre de la société de paiement électronique américaine Euronet mi-mars . Le groupe financier de Jack Ma, l’emblématique fondateur d’Alibaba, propose désormais 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) pour prendre le contrôle de MoneyGram, soit 36 % de plus que lors de sa première offre déposée en janvier.
Seule offre en lice
Largement revue à la hausse, cette offre a reçu le soutien de l’équipe de direction du spécialiste des transferts d’argent américain MoneyGram. C’est désormais la seule offre en lice puisque le conseil d’administration de MoneyGram a rejeté celle d’Euronet dimanche. Dans un communiqué commun, le géant chinois et MoneyGram se disent confiants dans l’obtention des autorisations nécessaires et indiquent vouloir finaliser la transaction avant la fin de l’année. Le groupe chinois espère en particulier lever les inquiétudes sur l’accès aux données des utilisateurs : en mars, Euronet – à l’initiative de la première contre-offre – avait affirmé que le passage de MoneyGram sous contrôle chinois rendrait plus difficiles les enquêtes des autorités américaines sur des opérations de blanchiment d’argent ou de financement de terrorisme.
Ant Financial accélère son internationalisation
Nouvelle illustration de la boulimie d’acquisitions d’Alibaba, le rachat de MoneyGram constituerait sa première acquisition majeur sur un marché développé. Elle lui permettrait d’accélérer son internationalisation et sa diversification. Avec son réseau mondial de 350.000 boutiques, MoneyGram devrait permettre au groupe chinois d’étoffer les services d’Ant Financial qui propose déjà du crédit, des produits d’investissement, de la banque en ligne ou encore des offres d’assurance.
Avec cette acquisition, le géant du e-commerce pourrait en outre accélérer le déploiement de son portefeuille électronique Alipay aux Etats-Unis. Utilisé sur les plates-formes de vente d’Alibaba, ce service pèse aujourd’hui 3,5 fois PayPal en volume. Et il a déjà clairement mis son cap sur l’international pour, dans un premier temps, traiter les opérations des touristes chinois.
Pour aboutir, le rachat de MoneyGram doit encore obtenir le feu vert de la Commission de l’investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS), le comité interministériel qui se prononce sur les opérations transfrontalières susceptibles de poser un risque pour la sécurité nationale. Un passage obligé qui peut se révéler politiquement sensible compte tenue des prises de position protectionnistes de Donald Trump.