Une étude réalisée par l’institut national de la statistique (INS) rendue publique le 22 mars 2017 à Ebolowa dans la région du Sud dénonce les abus constatés sur le terrain.
Au cours d’un atelier organisé par le fonds routier, l’institut national de la statistique a révélé que le péage routier camerounais a connu une perte à hauteur de 4 milliards de Fcfa en 2016. D’après l’hebdomadaire sans détour dans son édition de mardi, ce manque à percevoir est dû à la multiplicité des intervenants dans le circuit de collecte des frais dans les postes de péage installées dans les axes routiers du Cameroun.
La pratique maffieuse, rapporte le journal, s’effectue entre les chauffeurs de véhicules de transport en commun et les agents de service aux différents postes de péage routier.
« Il est courant de voir ces chauffeurs remettre de l’argent et poursuivre leur route sans recevoir le ticket qui coûte 500 Fcfa par passage ». C’est ainsi que les agents des postes de péages remplissent leurs poches et engraissent leurs chefs, sous le regard complice des éléments des forces de sécurité et de défense affectés en ces lieux où l’on travaille de jour comme de nuit » peut-on lire.
On parle également des citoyens indélicats qui usent du trafic d’influence pour ne pas payer les frais exigés aux postes de péage, au détriment des caisses de l’Etat, ainsi que du phénomène de faux tickets ou des tickets déjà utilisés mais revendus au prix homologué.
Le journal souligne pourtant que cette taxe sur l’utilisation des routes avait été instaurée en 1994, dans le souci de recueillir les fonds nécessaires pour l’aménagement ou l’entretien des axes routiers du Cameroun. Le péage était alors géré par un comité interministériel de 1995 à 2007, les fonds perçus avoisinaient les 5 milliards de Fcfa par an avec moins d’une dizaine de postes de péage.
« Après cette période grasse, les fais de malversations vont changer la donne et les recettes vont drastiquement baisser au point où la situation est discutée lors de la 8e session du Conseil national de la route (Conaroute), tenue le 08 décembre 2009. Le ministre des travaux publics (Mntp) de l’époque avait suggéré l’automatisation des postes de péage », le fait savoir le journal, malheureusement jusqu’à ce jour rien n’est fait.
Le programme de sécurisation des recettes est pourtant créé pour supplanter le comité interministériel. Mais ces détournements sont perpétrés au moyen de la vente parallèle des tickets et la fabrication de fausses quittances de versement des recettes au trésor public.
Les cerveaux de ce réseau sont donc mis aux arrêts. En mai 2016, le ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi a présenté aux investisseurs, un projet de construction et d’exploitation de 14 postes de péage sur certains axes routiers bitumés. Les résultats de l’appel à candidature lancé pour la construction desdits postes sont toujours attendus.