Une peau bronzée est-elle synonyme de santé? Dans notre société nord-américaine où le corps est constamment mis en valeur, un teint cuivré est gage de santé. Or, chaque année, des spécialistes montent aux barricades pour dénoncer le bronzage artificiel et les risques qui y sont associés, notamment celui du cancer de la peau.
Les rayons ultraviolets
UVB
D’abord, il faut savoir que le rayonnement ultraviolet (UV) présente un danger pour la peau. À l’instar du soleil, les lampes utilisées pour le bronzage émettent deux types de rayonnement, dont des UVB, d’une longueur d’onde comprise entre 280 et 315 nm (nanomètre, soit un milliardième de mètre). Ces rayons, responsables du bronzage et des brûlures à retardement (coups de soleil), sont cancérogènes chez les animaux utilisés en laboratoire (souvent des mammifères).
UVA
Lits solaires et astre du jour émettent également des rayons UVA, d’une longueur d’onde variant entre 315 et 400 nm. Ces rayons pénètrent plus profondément dans la peau et seraient à l’origine de nombreux cancers cutanés, selon une étude réalisée en Suède et en Norvège.
La peau
Quels que soient leurs efforts, certaines personnes bronzent très difficilement. En fait, il existe six types différents de peau qui vont de la peau très claire (type I) – un type fréquent chez les personnes rousses ou blondes – à la peau noire (type VI). Or, ce sont souvent les personnes ayant des types de peau I et II qui fréquentent les salons de bronzage, sans nécessairement obtenir le teint recherché. Elles sont également plus sujettes aux coups de soleil.
Le bronzage artificiel : les risques
Plusieurs organismes et gouvernements sont catégoriques : le bronzage artificiel est nocif pour la santé de celle, ou de celui, qui s’y adonne.
- En plus d’augmenter les risques de cancer de la peau, il serait à l’origine de l’apparition de kératoses actiniques, une affection précancéreuse qui ne touche que les couches superficielles de la peau (épiderme). Ces petites lésions apparaîtraient après deux ou trois ans d’utilisation régulière des lits de bronzage.
- Il serait à l’origine de la maladie de Bowen, un type rare de cancer de la peau qui se caractérise par la présence de placards cutanés rouges et plats (plaques). La maladie est rebelle à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Le risque de cancer du poumon, du rein ou du gros intestin serait aussi plus élevé chez les adeptes du bronzage artificiel.
- L’exposition excessive aux rayons UVA et UVB provoqueraient des brûlures, une fragilisation du tissu cutané et, à long terme, un vieillissement prématuré de la peau. Ce dernier serait attribuable à la dégradation du collagène présent dans la peau qui, par ricochet, réduirait son élasticité.
Cette dégradation de l’enveloppe charnelle entraînerait l’apparition de rides. Or, les personnes qui recherchent généralement le teint bronzé qui leur semble gage de bonne santé sont les mêmes qui acceptent difficilement l’apparition de ces signes de vieillissement.
Néfaste, le bronzage artificiel
Les risques associés aux lits de bronzage vont au-delà des effets sur la peau. De nombreux spécialistes soutiennent que les rayons ultraviolets associés aux lampes de bronzage peuvent causer des lésions oculaires, des inflammations de l’oeil, des cataractes, des ptérygions (voile blanc sur la cornée), voire des photoconjonctivites (yeux rouges et inflammation attribuables à la lumière).
Qui plus est, une exposition excessive aux rayons UV abaisserait les défenses immunitaires naturelles du corps humain, ouvrant ainsi la porte à un risque accru de maladies infectieuses.
Et le soleil…
Si tout ce que vous avez lu plus haut vous effraie, sachez que le soleil, souvent décrit comme l’astre de vie, a les mêmes effets sur la peau, en plus de présenter les mêmes risques pour la santé. Nous voilà donc aux prises avec un dilemme : bronzer ou ne pas bronzer?
Ceux et celles qui recherchent un teint bronzé pour paraître en « santé » défendront ardemment leur point de vue, malgré les risques associés à cette pratique. Mais, dans d’autres cultures, en Chine par exemple, avoir un teint basané trahit une origine campagnarde, donc modeste.
Bronzage et vitamine D
Sachez toutefois que le bronzage naturel augmente la synthèse de vitamine D. En effet, le corps humain produit de 80 à 90 pour cent de la vitamine D qui lui est nécessaire lorsqu’il est exposé aux rayons UV du soleil (de la fin du printemps jusqu’au début de l’automne). Pour ce faire, une exposition des bras et des jambes, ou des bras et du visage, durant 15 à 25 minutes, entre 11 h et 14 h, par exemple, suffit au corps pour en fabriquer. Toutefois, les personnes à la peau foncée doivent s’exposer plus longtemps.
Des experts suggèrent même de vous exposer de deux à trois fois par semaine afin de fabriquer et d’emmagasiner des quantités suffisantes de cette vitamine essentielle à votre organisme. Ils recommandent toutefois d’éviter les coups de soleil, néfastes, et les crèmes de protection solaire qui réduisent les effets bénéfiques des rayons UV.
Au surplus, les rayons ultraviolets naturels ou artificiels sont parfois prescrits pour traiter certaines démangeaisons ou des maladies comme le psoriasis.
Quelques recommandations
La Commission internationale de Protection contre le Rayonnement non ionisant déconseille, depuis 2003, les lits de bronzage :
- aux gens appartenant aux phototypes cutanés I ou II (peau très claire ou peau claire);
- aux enfants et adolescents (tous les moins de 18 ans);
- aux gens qui ont un grand nombre de grains de beauté (naevus);
- aux personnes qui ont tendance à avoir des taches de rousseur;
- aux sujets qui ont des antécédents de coups de soleil fréquents au cours de l’enfance;
- aux personnes qui présentent des lésions cutanées précancéreuses ou cancéreuses;
- aux gens dont la peau est endommagée par le soleil;
- aux personnes qui se maquillent. Les produits cosmétiques peuvent renforcer leur sensibilité à l’exposition aux UV;
- aux personnes qui prennent des médicaments. En pareil cas, elles doivent demander conseil à leur médecin afin de déterminer si le médicament qu’elles prennent va les sensibiliser aux UV.
Bronzer ou ne pas bronzer?
Alors que les dermatologues y vont de leurs mises en garde annuelles face aux risques associés aux rayons ultraviolets du soleil et des lits de bronzage, l’Association des salons de bronzage du Québec s’inscrit en faux devant les propos alarmistes. L’organisme recommande plutôt de sensibiliser la population aux risques de surexposition aux rayons UVA et UVB dommageables pour la peau et ce, tant en salon qu’en plein air. En fait, c’est l’abus qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.
Notez également qu’en salon, les crèmes pour accélérer le bronzage ne sont pas recommandées.
Si vous souhaitez avoir un teint bronzé, mais que votre type de peau vous empêche de fréquenter les salons de bronzage ou de vous exposer au soleil, utilisez des autobronzants vendus dans le commerce. Toutefois, certains additifs contenus dans ces produits peuvent se révéler irritants ou allergisants. L’utilisation fréquente des autobronzants est donc à proscrire chez les individus ayant une peau sensible…
En fait, la meilleure façon de vous prémunir contre les effets néfastes des rayons AV naturels ou artificiels est d’éviter la surexposition et d’utiliser des crèmes protectrices pour obtenir les effets bénéfiques des ultraviolets naturels, sans les risques associés aux rayons UV.
SOURCE : CANAL VIE