Le président nigérian Muhammadu Buhari achève ce jeudi une visite de travail très attendue au Cameroun. Arrivé mercredi, il a eu un tête-à-tête avec son homologue camerounais Paul Biya. Les deux chefs d’Etat se sont longuement entretenus sur les moyens d’améliorer leur coopération dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Boko Haram). Yaoundé et Abuja ont souvent eu des positions divergentes. Cette visite, qualifiée de conseil de guerre, devrait permettre d’aplanir bien des tensions.
L’essentiel des échanges entre Muhammadu Buhari et Paul Biya a tourné autour de la lutte contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Boko Haram). L’occasion des toasts pendant le dîner offert en l’honneur de l’hôte nigérian a trahi le secret du tête-à-tête qui s’est tenu en huis clos au palais présidentiel mercredi en début d’après-midi. Les chefs d’Etat dans leurs prises de parole respectives ont souligné l’urgence d’une mutualisation de leurs forces pour venir à bout de l’ennemi commun que constitue le groupe jihadiste et qui plombe les ambitions de développement des deux pays.
L’audience de la mi-journée de plus d’une heure et demie a montré que les deux chefs d’Etat avaient beaucoup à se dire. Yaoundé et Abuja, qui se sont longtemps boudés et qui ont mis tant de temps à se retrouver, ont finalement eu au cours de cette visite du mal à se quitter.
Et pendant que Paul Biya échangeait avec son homologue, un conclave a réuni, toujours au palais présidentiel, les gouverneurs des cinq Etats du nord-est du Nigeria et leurs homologues des régions du nord anglophones du Cameroun. Outre les questions sécuritaires, ces derniers ont abordé la situation des 60 000 Nigérians ayant fui les exactions des jihadistes et qui ont trouvé refuge au Cameroun.
Avec RFI