Lafarge Africa, qui compte des opérations en Afrique du sud, au Nigéria et en Egypte, pourrait soit mettre de la pression sur ses réserves, soit alors solliciter de nouveaux concours financiers, pour faire face à ses engagements de court terme durant de l’exercice 2017. Le groupe est sorti de l’exercice 2016 avec un besoin en fonds de roulement de 77,64 milliards de nairas (244,5 millions $). La valeur de ses actifs à moins de 12 mois, (98,3 milliards de nairas) ne suffit pas à couvrir son passif existant sur le même délai (176 milliards de nairas).
Parmi les charges courantes les plus importantes, on retrouve le remboursement des emprunts et facilités bancaires (59,5 milliards de nairas). Lafarge doit aussi satisfaire ses actionnaires et leur payer un dividende global de 13 milliards de nairas.
L’année 2016 aura été difficile pour le groupe cimentier. Son chiffre d’affaire en 2016 a reculé de 17,7%, à seulement 219,7 milliards de nairas, contre 267,23 milliards de nairas pour la même période en 2015. A côté de cela, le groupe a dû supporter des charges opérationnelles de plus de 24,7 milliards de nairas.
Les dépenses du groupe Lafarge Africa se sont dégradées, du fait de la dévaluation de nairas à la fin juin 2016. Cette situation a accru l’encours des engagements obligataires vis-à-vis de l’extérieur, notamment pour le remboursement de la dette d’une des succursales nigériane (UNICEM).
Le résultat d’exploitation a été déficitaire de 10,4 milliards de nairas, contre une performance positive de 38 milliards de nairas en 2015. Lafarge Africa n’a retrouvé un bénéfice net positif, que grâce à une reprise de crédit d’impôts, d’un montant de 37 milliards de nairas, en rapport aux propriétés immobilières, aux usines et aux équipements. Dans ces conditions, le bénéfice net comptable est ressorti à 16,8 milliards de nairas. Il est toutefois à noter que la trésorerie a conclu l’exercice sur une position négative (-3,7 milliards de nairas).
Les dirigeants de l’entreprise, l’une des plus importantes du Nigerian Stock Exchange, devront donc arbitrer entre solliciter de nouveaux concours bancaires, ou alors creuser dans les revenus mis en réserve (102,8 milliards de nairas).
L’annonce d’un paiement de dividendes semble avoir rassuré les investisseurs. Le cours de l’action Lafarge Africa sur le NSE a progressé globalement depuis le début du mois d’avril. Elle peine cependant à remonter la perte de valeur de 33% sur les 12 derniers mois.
Avec Agenceecofin