Construction de ponts, prolongement de l’autoroute du Nord… En cette fin de quinquennat, l’Agence ivoirienne de gestion des routes, maître d’œuvre des travaux commandés par l’État, ne chôme pas.
C’est toujours avec une certaine fierté que le chef de l’État, Alassane Ouattara, inaugure de nouvelles infrastructures. Après le pont Henri-Konan-Bédié, à Abidjan, construit en 2014 pour 125 milliards de F CFA (190 millions d’euros) par Socoprim, filiale locale du français Bouygues, le président a, le 21 mars, coupé le ruban sur le pont Philippe-Grégoire-Yacé, réalisé à Jacqueville (Sud) pour un coût de 22,5 milliards de F CFA.
Des événements qui doivent beaucoup à l’Agence ivoirienne de gestion des routes (Ageroute), maître d’œuvre de ces travaux, qui s’attaque aujourd’hui à la réhabilitation d’un autre ouvrage de prestige : le pont Charles-de-Gaulle, construit en 1967 sur la lagune Ébrié. Le chantier a commencé le 2 juin et devrait prendre fin en octobre.
L’État ivoirien s’est donné pour objectif de désenclaver toutes les régions sans exception.
Les projets routiers sont de plus en plus nombreux en Côte d’Ivoire. L’État s’est donné pour objectif de désenclaver toutes les régions sans exception, et l’Ageroute ne lésine pas sur les moyens pour mettre ses compétences à sa disposition – et réaliser la majorité de ces équipements avant le terme du quinquennat, en octobre. Fin 2013, l’agence a ainsi conclu un accord de partenariat avec son homologue sud-coréen Korea Expressway Corporation. « Cela nous a permis d’envoyer des ingénieurs ivoiriens en Corée du Sud pour profiter de leur longue expérience dans le domaine », explique Bouaké Fofana, directeur général de l’Ageroute.
De multiples chantiers
« La Côte d’Ivoire est en passe de devenir un pays émergent, poursuit-il. De nombreux projets sont prévus : la construction du pont d’Azito, qui serait le quatrième à Abidjan, ou l’extension du réseau routier existant dans le pays. » Un cinquième pont est d’ores et déjà prévu dans la capitale économique, ainsi que la rénovation de la voie express entre Abidjan et Grand-Bassam, appelée à devenir l’un des tronçons autoroutiers les plus empruntés du pays. Selon une étude du ministère des Infrastructures, plus de 13 000 véhicules empruntent chaque jour cette route, qui file jusqu’à la frontière avec le Ghana, avant de traverser le Togo et le Bénin pour rejoindre le Nigeria.
Mais le projet le plus important reste le prolongement de l’autoroute du Nord jusqu’à Bouaké, puis au Burkina Faso. Cette artère, qui reliera Abidjan au reste du pays, s’annonce comme l’un des poumons économiques du pays. Lancée dans les années 1980 par le président Félix Houphouët-Boigny, cette voie stratégique mène déjà à Yamoussoukro depuis 2013.
Financements
Reste la question du financement de tous ces chantiers. Principal contributeur,l’État s’engage à investir chaque année 4 % du PIB dans le développement des infrastructures routières, soit environ 500 milliards de F CFA. Un montant bien insuffisant qui oblige le gouvernement à solliciter les différentes institutions de développement de la région, comme la Banque islamique de développement (BID) ou la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
De son côté, l’Ageroute mise sur la pérennité des infrastructures qu’elle réalise. Les revenus provenant des voies à péage lui permettent en effet d’entretenir les routes et de réinvestir dans d’autres projets, qui sont attribués sur appels d’offres internationaux, en toute transparence. Les entreprises sélectionnées ont souvent une renommée mondiale, preuve supplémentaire de l’intérêt que suscite à nouveau la Côte d’Ivoire auprès des opérateurs étrangers.
Avec Jeune Afrique