Après l’abaissement de la note souveraine de l’Afrique du Sud par S&P Global, les investisseurs attendaient Moody’s, ce vendredi, pour sa décision. A la grande surprise, l’agence a annoncé ce mardi qu’elle ne se prononcerait qu’après un examen approfondi qui pourrait durer entre 30 et 90 jours.
Lundi, l’agence de notation S&P Global avait indiqué qu’elle plaçait le pays de Jacob Zuma sous un avis de dégradation, suite à un remaniement ministériel qui a emporté l’ex-ministre des finances, Pravin Gordhan.
En réponse à ce limogeage, S&P avait abaissé la notation de la dette souveraine à long terme, libellée en devises étrangères du pays à BB+ de BBB-, celle en devises locales est passée de BBB à BBB-. Les notations des dettes à court terme, libellées en devises étrangères et locales, ont également été dégradées, passant respectivement de A-3 à B et de A-2 à A-3.
Le pays tombe ainsi dans la catégorie spéculative, le niveau le plus bas, juste avant le renvoi. Cet abaissement de perspectives s’est suivi d’une réaction très contrastée des différents marchés financiers notamment des baisses sur les marchés monétaire et obligataire. Le marché boursier, quant à lui, est resté en hausse.
Selon un sondage de la Chambre de commerce et d’Industrie sud-africaine (SACCI) rendu public ce mercredi, l’indice de confiance des entreprises en l’économie (BCI), un indicateur mensuel, affiche un niveau de confiance à 93,8 en mars contre 95,5, un mois plus tôt.
Le nouveau ministre des Finances d’Afrique du Sud, Malusi Gigaba, a déclaré mardi que la baisse de la notation de crédit par S & P signifiait que le gouvernement devait se concentrer davantage sur la croissance de l’économie et accorder la priorité aux problèmes soulevés par les agences de notation.
Impliqué depuis plusieurs mois dans une série de scandales qui divisent son propre parti, l’ANC, Jacob Zuma devra encore faire face à une fronde menée par la Cosatu, le principal syndicat et allié historique du parti au pouvoir, qui demande sa démission depuis ce mardi.
« Le moment est venu pour lui de démissionner. Nous ne croyons plus en ses capacités de leadership.», a déclaré le secrétaire général de la Cosatu, Bheki Ntshalintshali.