L’unité de transformation de cacao à Ede, dans l’État d’Osun au Nigeria, moribonde pourrait être sauvée grâce à l’investissement de deux entreprises chinoises, à Skryron Corporation et Golden Monkey Group. À l’issue d’une visite au gouverneur d’Osun, Rauf Aregbesola, les entreprises ont promis que la production redémarrera dans les six prochains mois.
Skyron Group, présent dans l’agriculture et la construction, a réalisé un chiffre d’affaires de $6,4 milliards en 2014 et est déjà présent à Lagos et dans d’autres États du Nigeria.
Quant à Golden Monkey Corporation, premier fabricant chinois de bonbons et de chocolat en Chine, elle a annoncé qu’elle était prête à se lancer dans la production de manioc qui servira de matière première à la confiserie. “Le partenariat avec le gouvernement d’Osun dans la relance du projet de cacao va finir par être un projet de partenariat gagnant-gagnant. Nous avons plusieurs sociétés d’investissement en Afrique de l’Ouest, notamment la Côte d’Ivoire, avec 55 agences supplémentaires à travers le monde“, a indiqué Liu Jin Hiu à la tête de la délégation de Golden Monkey Corporation.
Un secteur en crise
Les usines de transformation du cacao au Nigeria sont très endettées. Selon le vice-président de Cocoa Prosessors Association of Nigeria (COPAN) et également directeur général de Ile-Oluji Cocoa Products Ltd, les dettes s’élèveraient à environ 40 milliards de nairas (€ 180 millions). En outre, les entreprises travaillent en sous capacité. Huit des entreprises de transformation situées dans la région principale de production du cacao dans le sud-ouest ont une capacité installée combinée de 155 000 tonnes par an. Or depuis 2011, elles ne fonctionnent qu’à seulement 25-27% de leur capacité, selon Félix Oladunjoye, secrétaire exécutif de COPAN. Sans compter, qu’elles peuvent faire face à des manques de fèves de cacao. Enfin, le Nigeria, n’ayant pas signé l’APE avec l’Union européenne, les exportations de cacao nigérian transformé vers l’UE sont taxées ce qui grèvent leur compétitivité et rendent plus attractives les exportations de cacao brut, elles-mêmes exemptées de taxes sur le marché européen.
Avec COMMODAFRICA