La plus jeune nation au monde est très dépendante des exportations du pétrole. Les revenus du brut représentent plus de 98% de son budget. Une dépendance qui l’oblige à braver les menaces d’enlèvement qui pèsent sur les travailleurs du secteur et les problèmes de sécurité. Récemment, des employés d’une société pétrolière ont été enlevés par des combattants de l’ancien vice-président Riek Machar faisant craindre au pays de perde sa principale source de revenu. Seulement, ce pays d’Afrique de l’Est est actuellement en proie à une inflation galopante et à une récession économique, et ses réserves de change ne peuvent pas soutenir suffisamment les importations. L’augmentation du volume des exportations d’hydrocarbures est plus que jamais une priorité.
Pas question de céder à la peur
Le ministre du Pétrole, Ezekiel Lol Gatkuoth, l’a d’ailleurs fait savoir en indiquant le mois dernier que les enlèvements ne freineraient pas la production de pétrole dans la région, assurant aux sociétés pétrolières que la sécurité serait immédiatement renforcée pour protéger leurs employés. Samedi dernier, c’était autour du ministre des Finances et de la Planification économique, Stephen Dhieu Dau, d’adresser ce même massage aux kidnappeurs en annonçant une hausse de production de l’or noir du pays. Celle-ci va désormais passer de 130.000 barils par jour (bpj) à l’heure actuelle à plus de 180.000 bpj en 2018. Des préparatifs sont en cours, selon toujours le ministre, pour relancer la production de pétrole dans le nord du pays et que les sociétés pétrolières de la région du Nil supérieur avaient reçu pour instruction d’accroître leur production quotidienne. Cette mesure intervient après plusieurs années de vache maigre.
Le baril au-dessus des 50 dollars
En 2013 alors que le Sud Soudan plongeait dans la crise, deux ans après son indépendance, prise en 2011, la majorité des gisements avaient été fermée. Même cas de figure une année plutôt. En 2012, le pays avait aussi suspendu sa production de pétrole, officiellement pour protester contre la redevance exigée par le Soudan, son voisin immédiat. Pour utiliser les oléoducs de Khartoum, Juba devait lui verser 24 dollars par baril en guise de redevance obligeant la plus jeune nation au monde à vendre son pétrole à perte. Mais depuis, la situation s’est normalisée. Les deux pays ont finalement décidé l’indexation de la redevance sur le prix du baril de pétrole. Un autre cas similaire en 2015. A cause de l’insécurité et la chute du cours du pétrole dans le monde, le gouvernement avait pris la décision de baisser sa production de 160.000 à moins de 130.000 bpj. Beaucoup d’argent de perdu mais avec l’accord de limitation de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), conclu fin novembre 2016 à Vienne qui a permis de faire remonter le baril au-dessus de 50 dollars, Juba compte se rattraper en commençant par assainir le secteur.
Le Soudan du Sud a adopté de nouvelles règles financières pour lutter contre le blanchiment de capitaux, l’inflation, le rapatriement de devises et l’évasion fiscale ou le déguisement de fonds obtenus de sources illégales.
Avec latribune