Les 28 délégations membres de l’Arrangement de Lisbonne dont, s’agissant de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso et le Togo, ont entériné à l’unanimité, aujourd’hui 21 mai à Genève, l’extension du système international de protection et d’enregistrement des appellations d’origine aux indications géographiques.
Cette extension est un progrès majeur pour le développement des indications géographiques au plan international, souligne un communiqué du ministère français de l’Agriculture, la France étant aussi membre de l’Arrangement : à l’avenir, ces indications géographiques bénéficieront d’un haut niveau de protection sur les territoires des 28 Etats membres de l’accord.
Par ailleurs, les pays qui ont mis en place un système national de protection d’indications géographiques, mais pas d’appellations d’origine, pourront adhérer à l’Arrangement de Lisbonne révisé, permettant ainsi une meilleure diffusion et visibilité de ces outils au plan international.
L’Arrangement de Lisbonne révisé permettra également aux organisations internationales d’adhérer au texte. L’Union européenne a ainsi d’ores et déjà signalé son vif intérêt pour l’Arrangement. Qu’en sera-t-il de la Cedeao sous nouvelle présidence sénégalaise?
Quant aux pays pris individuellement, la Côte d’Ivoire rejoindra bientôt ses deux homologues ouest-africains comme signataires de l’Arrangement de Lisbonne. En effet, la semaine dernière, le 13 mai, le Conseil des ministres a décidé qu’une délégation ivoirienne participerait à la Conférence de Genève qui s’achève donc aujourd’hui “en vue de l’adhésion de notre pays à ce nouvel instrument“, selon le communiqué du Conseil. Le gouvernement ivoirien reconnaît ainsi ” l’intérêt stratégique que revêt cet instrument pour notre pays qui dispose de nombreux produits agricoles et artisanaux dont les qualités sont liées aussi bien aux aires de production qu’au savoir-faire acquis par les populations au fil des générations.” Entre autres, la Côte d’Ivoire voudrait protéger ses toiles textiles de Korhogo.
Selon le ministère français de l’Agriculture, très attaché à “la diplomatie des terroirs“, “les indications géographiques sont synonymes de qualité pour le consommateur et de lien avec un lieu de production. Elles permettent également de sécuriser les revenus des producteurs via la vente de produits à forte valeur ajoutée. Elles contribuent ainsi au dynamisme des territoires et en particulier des zones rurales, y compris dans les pays en développement, et favorisent leur insertion dans le commerce international via une protection accrue contre les usurpations.”
Notons qu’en janvier, l’Union européenne et le Maroc ont conclu les négociations relatives à un accord sur la protection mutuelle de leurs “indications géographiques”. De son côté, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) a remis en juin 2014 son certificat d’enregistrement de l’indication géographique protégée au café Robusta des monts Ziama en Guinée. Selon l’Agence française de développement (AFD), la Guinée a vendu 18 tonnes de café de Ziama en 2013.
Avec COMMODAFRICA