L’ancien champion du monde d’échecs, le Russe Garry Kasparov, souhaite former à ce jeu un million d’enfants africains en cinq ans, un moyen « peu coûteux et très efficace » pour améliorer les compétences des élèves, selon lui.
Garry Kasparov, 53 ans, prône via sa fondation Kasparov Chess Foundation l’introduction des échecs dans les programmes scolaires à travers le monde. Le 23 mars, il assistait au lancement de la branche francophone de l’organisation, particulièrement tournée vers l’Afrique de l’Ouest.
« Il y a de nombreuses données sur le sujet, collectées à travers le monde, qui montrent que les échecs améliorent dans des proportions très importantes les compétences des élèves, pour apprendre à analyser les informations, à prendre des décisions, à gagner en confiance », a expliqué à l’AFP Garry Kasparov le lendemain, vendredi 24 mars à Paris.
« Les échecs ne sont pas la solution miracle à tous les problèmes du secteur éducatif, mais ils constituent un outil efficace et particulièrement peu coûteux : nos kits d’apprentissage coûtent quatre dollars, ce n’est rien comparé à une piscine ou à un terrain de foot », a-t-il ajouté.
Faire émerger des champions africains
La Fondation a l’intention d’identifier des écoles pilotes, les doter de kits d’apprentissage et former des enseignants aux échecs, avec l’objectif d’initier un million d’enfants en cinq ans. Dans un premier temps, quatre pays sont ciblés : la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Sénégal et Madagascar. Avec une ambition à plus long terme : faire émerger le futur champion du monde d’échecs africain, à travers le programme Baba Sy, du nom d’un ancien champion de dames sénégalais (1935-1978).
« Notre but n’est pas de trouver immédiatement un champion, il faut commencer par établir de solides fondations. Mais c’est important de combattre les préjugés, qui voudraient que seuls certains pays puissent produire des champions », a souligné Garry Kasparov.
Le talent est partout, ce n’est qu’une question d’opportunité.
« On me parle souvent de l’Union soviétique, mais il n’y avait rien de spécial sinon une attention particulière de la part de l’État et des infrastructures », a ajouté celui qui fut champion du monde d’échecs de 1985 à 2000. « Le talent est partout, ce n’est qu’une question d’opportunité. Et dans les secteurs déshérités de toutes les sociétés, c’est là qu’on trouve le plus d’appétit et de passion pour le succès, les gens sont prêts à travailler plus dur pour cela. Je m’attends à la même passion en Afrique. »
Avec jeuneafrique