L’Institut Montaigne a tenté de chiffrer le coût des mesures phares des candidats à la présidentielle en matière de santé. Des mesures dont le montant oscille entre 280 millions et 16,4 milliards d’euros par an selon les candidats.
Remboursement des lunettes et prothèses, reconnaissance du burn-out, création d’une 5e branche de l’Assurance maladie… L’Institut Montaigne, organisme de réflexion réputé libéral, s’est penché sur les mesures emblématiques des candidats à l’Élysée dans le domaine de la Santé. Dans un rapport publié ce vendredi, il a tenté de chiffrer ces propositions, candidat par candidat.
La promesse de Jean-Luc Mélenchon de faire rembourser 100% des soins de santé prescrits par la Sécurité sociale est, de loin, la mesure la plus coûteuse, selon l’Institut Montaigne. Elle est évaluée à 16,4 milliards d’euros par an, soit l’équivalent des dépenses actuellement à la charge des patients. En comptant également la part des dépenses financées par les complémentaires santé, la Mutualité française a, elle, évalué ce coût à plus de 42 milliards d’euros.
Le candidat de la France insoumise prône également la suppression des dépassements d’honoraires. Une mesure qui devrait, selon le think tank, s’accompagner d’une augmentation des tarifs Sécu pour les professionnels, pour un coût évalué à 7,2 milliards.
Remboursement des lunettes et prothèses
De son côté, le candidat d’En Marche! Emmanuel Macron veut rembourser à 100% les prothèses auditives, dentaires et les lunettes, en répartissant notamment le reste à charge entre Sécu et complémentaires santé, pour un “coût médian” de 1,8 milliard d’euros, selon le think tank.
François Fillon promet également un reste à charge zéro pour le même type de soins, auquel il ajoute les dépassements d’honoraires, mais ne sollicite que les complémentaires santé. Dans le scénario médian de l’institut, la mesure coûterait 280 millions d’euros pour l’assurance maladie, avec un effet neutre pour les ménages et un meilleur accès aux soins. Le candidat LR prévoit aussi une prise en charge intégrale par la Sécu des lunettes pour enfants, pour 390 millions d’euros. Autre proposition de François Fillon, la suppression de la cotisation salariale maladie est évaluées par le think tank à 5,75 milliards d’euros par an de recettes en moins.
La reconnaissance du burn-out impossible à chiffrer
Quant à la suppression de l’Aide médicale d’Etat (destinée aux étrangers sans papiers), proposition également soutenue par Marine Le Pen, elle permettrait 598 millions d’euros d’économie. L’instauration d’une cinquième branche de la Sécu pour la dépendance, au programme de la candidate du FN, coûterait en outre 9,2 milliards d’euros par an.
Concernant Benoît Hamon (PS), l’institut Montaigne souligne l’impossibilité de chiffrer sa proposition phare de faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle.
Avec bfmbusiness