L’Afrique s’achemine peut-être vers un marché unique du transport aérien où chaque compagnie africaine sera libre de voler vers un autre pays africain sans restriction. L’idée d’un Open Sky africain fait son chemin entre les autorités aériennes africaines depuis la Déclaration de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) où en 1999, une quarantaine de pays se sont engagés à la libéralisation du ciel du continent.
Entre temps, le projet a été rangé dans les tiroirs même si l’Afrique du Sud et le Kenya se sont essayé à l’expérience avec un succès aujourd’hui cité en exemple sur le continent. Dans le reste du continent, d’autres pays se sont posés en protecteurs de leur compagnie aérienne nationale et se sont éloignés de la libéralisation prêchée par la Déclaration de Yamoussoukro.
Regain d’intérêt pour l’esprit de Yamoussoukro depuis que l’Union africaine (UA) a inscrit la création d’un marché unique aérien dans son agenda 2063. Ces dernières années, le bras exécutif de l’organisation continentale mène, tambours battant, d’interminables réunions pour faire du marché aérien unique, une réalité.
Un tournant décisif pour libéraliser le ciel africain
Le Comité Technique Spécialisé (CTS) mis en place par l’Union africaine se penche depuis 2010 sur les modalités destinées à concrétiser le projet qui dotera l’Afrique, d’une libéralisation inclusive du ciel intra-africain à l’image de l’Europe dans les années 1990. Pour le continent, les travaux sont quasi-bouclés et le projet devrait atterrir sur la table des chefs d’Etat lors de leur prochaine rencontre prévue en juin prochain à Addis-Abeba en Ethiopie.
La mise en place de ce marché unique, de cet Open Sky, devrait permettre une libéralisation de l’espace aérien dans toute l’Afrique. Il devrait favoriser l’émergence ou le renforcement des compagnies africaines face à la concurrence étrangère. Il permettra également d’accroître la croissance du trafic aérien africain qui en pèse que 3% du trafic mondial alors que l’Afrique représente 20% de la population mondiale.
Les retombées d’un marché unique pourraient permettre de booster le secteur touristique sur le continent grâce à une baisse des prix introduite par la concurrence interafricaine et la création de nouvelles compagnies. Pour les vingt prochaines années, les prévisions annoncent une hausse de 5% par an du trafic aérien africain. De bons augures qui pourraient constituer une niche pour les compagnies du continent.
Avec latribuneafrique