Cette semaine, dans le cadre de notre série l’argent des Africains, nous mettons le cap sur Pointe-Noire, à la rencontre de David. Ce Congolais de 25 ans a créé son entreprise de conseil et réparation de matériel informatique il y a deux ans. Comment dépense-t-il son argent ? Il a accepté de faire le point avec nous.
Le quotidien de David tourne presque exclusivement autour de sa jeune entreprise. Dynamique, ambitieux et à seulement 25 ans, il emploie quatre personnes et sollicite les services de trois prestataires pour faire tourner et grandir sa petite société spécialisée en informatique.
Déjà, lorsqu’il était étudiant à l’École africaine du développement à Brazzaville, il travaillait en parallèle pour une société en tant que consultant en informatique.
En 2014, diplôme en poche, il rejoint VMK, la start-up qui a créé le premier smartphone africain. Il y occupe le poste de responsable du service après-vente. « J’y ai beaucoup appris », reconnaît-il, « mais j’ai toujours voulu être indépendant, être mon propre patron ».
Être jeune est un atout dans mon secteur d’activité
Dès 2015, David franchit le pas en s’installant à son propre compte. « Être jeune est un atout dans mon secteur d’activité, même s’il est vrai qu’au départ, les gens nous regardent souvent de haut. Mais très vite, après quelques minutes d’échanges, leur regard change. »
Chaque matin, il établit le planning pour répartir les tâches à effectuer : réparation d’ordinateurs, dépannages dans des entreprises… Les mardi et vendredi sont consacrés à la prospection de clients. « Je propose aux chefs d’entreprise d’assurer la maintenance de leurs ordinateurs, de mettre en place un réseau de communication dans leurs structures ou encore de concevoir des sites web et applications mobiles. »
Salaire : 458 euros
David a aussi mis en place un institut de formation en informatique dans la capitale. Celui-ci et son entreprise génèrent environ 1 000 000 FCFA (1 524,5 euros) par mois, en fonction des marchés obtenus. Après le versement des salaires des employés, le paiement des factures et la location des bureaux, le jeune entrepreneur touche 458 euros, cinq fois plus que le salaire minimum dans le secteur privé dans le pays (82,93 euros).
David vit chez ses parents, ce qui lui permet d’économiser l’argent du loyer. De ses 458 euros mensuels, il en consacre 46 à ses déplacements en taxi, 29 à ses frais de télécommunication et 76 à la restauration. Tous les deux mois, David contribue à la facture d’électricité familiale à hauteur de 38 euros. Il prend aussi en charge les frais de scolarité de sa nièce qui s’élèvent à 38 euros.
« Je ne sors pas beaucoup et je fais très rarement du shopping », confie ce forçat de l’entrepreneuriat. Tous les trois mois il se rend au marché pour des achats divers et dépense environ 183 euros. Il épargne ce qui lui reste tous les deux mois.
La famille, un véritable soutien
Le jeune Congolais peut compter sur le soutien de sa famille pour réaliser ses projets. « Ma famille communique beaucoup pour faire connaître mon entreprise. Mon père est fier de moi, il m’encourage. J’ai embauché ma petite sœur comme secrétaire. »
David Nzassi travaille actuellement à la mise en place d’une ligne verte qui permettrait à ses utilisateurs d’obtenir des renseignements divers et un dépannage en informatique.
À plus long terme, il rêve d’étendre son institut de formation aux métiers de l’informatique à toutes les grandes villes du Congo.