L’agence de renseignement américaine, dont l’usage d’un millier de cyber-armes a été dénoncé par Wikileaks, l’accuse d’aider les ennemis des Etats-Unis.
La réponse était attendue. Mercredi 8 mars, au lendemain des révélations de Wikileaks sur les cyber-armes de la Central intelligence agency (CIA), l’agence de renseignement estime que cette publication sera utilisée par les ennemis des Etats-Unis. Le FBI a par ailleurs affirmé qu’il recherchait activement la source de l’organisation fondée par Julian Assange.
« Le public américain devrait s’inquiéter de toute publication de Wikileaks qui a pour but d’altérer la capacité de la communauté du renseignement à protéger l’Amérique des terroristes et autres adversaires », a dénoncé une porte-parole de la CIA, Heather Fritz Horniak. « La mission de la CIA est de réunir de manière agressive des informations à l’étranger dans le but de protéger les Etats-Unis des terroristes, d’Etats hostiles et d’autres adversaires », a également affirmé l’agence dans un communiqué.
Une fuite connue depuis fin 2016
Cependant, si la CIA montre les dents, elle n’a pas commenté l’authenticité des documents publiés en partie par Wikileaks. Elle a également refusé de commenter l’investigation sur la source de la fuite, qui serait l’un de ses sous-traitants.
D’autres informations sont parvenues aux oreilles de l’agence Reuters. Des responsables américains du renseignement et de la police ont affirmé qu’ils étaient informés depuis la fin 2016 de la faille de sécurité qui a permis au site Wikileaks de publier des documents sur les méthodes de la CIA pour pirater des téléphones, des messageries et même des récepteurs de télévision. Selon eux, les documents diffusés mardi sur le site sont authentiques.
La source de Wikileaks serait un sous-traitant de la CIA
Selon un des responsables interrogés par Reuters, les sociétés qui travaillent pour la CIA cherchent pour l’instant à établir quels sont leurs employés qui avaient accès aux informations publiées par Wikileaks. Une fois la liste établie, les ordinateurs, emails et autres outils de communications de ces derniers seront examinés pour voir s’ils ne contiennent pas des preuves d’une transmission à l’organisation de Julian Assange.
Une des raisons pour lesquelles l’enquête est centrée sur une fuite émanant de sous-traitants plutôt que, par exemple, sur un piratage des services de renseignement russes est que, pour l’instant, il n’y a pas de preuve que les agences russes aient essayé d’exploiter ces informations avant leur révélation par Wikileaks, a déclaré un autre responsable.
Le président américain s’est dit « extrêmement préoccupé » par la faille dans la sécurité de la CIA qui a conduit aux révélations de Wikileaks. « Toute personne transmettant des informations confidentielles devra répondre au plus haut niveau du droit », a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer. Les commissions du renseignement des deux chambres du Congrès, Chambre des représentants et Sénat, devaient également ouvrir des enquêtes.
Avec lesechos