Sentiment de honte, pression familiale, peur de représailles, les femmes préfèrent généralement se murer dans le silence plutôt que de désigner leurs agresseurs, d’autant plus que ces derniers sont en majorité issus du cercle familial ou conjugal. Et c’est justement pour tenter de « libérer » la parole des femmes victimes de violences que la première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, mène depuis la création de sa fondation pour la famille en 2011, un combat pour que ce sujet soit mis au devant de l’actualité.
Changer les mentalités
Dès 2014, la fondation de la première dame gabonaise a ainsi commissionné une « étude sur les violences faites aux femmes au Gabon », qui dressait un constat alarmant de la situation, et jetait les pistes pour une montée en puissance de l’arsenal juridique gabonais et la mise en place d’une action globale incluant pouvoirs publics, ONG, et institutions onusiennes. En cause notamment, les facteurs culturels qui entravent le travail de sensibilisation effectué par les acteurs issus de la société civile. D’où la volonté affichée de briser en premier lieu ce mur du silence en donnant aux femmes la possibilité de s’exprimer librement sur ce sujet. C’est là l’une des ambitions centrales du centre Mbandja créé par la fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille. Ce dernier, outre sa fonction première d’accueil des veuves et des orphelins, fait également office de cellule de soutien psychologique et d’assistance en matière de recouvrement de leurs droits pour les femmes en situation de maltraitance.
Enquête nationale en partenariat avec les Nations Unies
Le travail de recherche sur les violences faites aux femmes a depuis été complété par l’enquête nationale sur les violences basées sur le genre, réalisée par les autorités gabonaise en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
Cette dernière, datant de mai 2016, a permis de lever le voile sur des chiffres particulièrement inquiétants. Ainsi, 52% des femmes gabonaises ont « subi des violences physiques au cours de leur existence », et « 21% des femmes ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie ».
Une fondation en première ligne
Parmi les axes privilégiés par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille pour contribuer à sortir les femmes victimes de violence de leur condition, sont également mises en place plusieurs actions visant à faire d’elles des agents économiques autonomes pour mieux favoriser leur intégration économique. C’est dans ce cadre qu’intervient notamment la plateforme de micro-crédit Akassi, lancée en 2011, dont bénéficient en priorité les femmes souhaitant créer une activité génératrice de revenus.
Avec latribune.fr