Motivés par le succès des expositions de la Fondation Vuitton, les partenariats entre marques de luxe aux moyens financiers massifs et musées parisiens se multiplient.
L’exposition “Icônes de l’art moderne – la collection Chtchoukine”, qui a fermé ses portes dimanche soir à la fondation Vuitton, a battu un record de fréquentation. En un peu plus de quatre mois, elle a reçu exactement 1.205.063 visiteurs, se félicite la direction du musée.
En France, seules deux autres expositions ont franchi le cap du million de visiteurs: “De Cézanne à Matisse, Chefs-d’oeuvre de la fondation Barnes” au Musée d’Orsay en 1993, avec ses 1,15 million de visiteurs, et celle consacrée à Toutankhamon au Petit Palais en 1967, qui avait attiré 1,2 million de personnes. Mais cette dernière avait duré six mois.
Un très beau coup de la fondation Vuitton
Il faut dire que la fondation a mis les bouchées doubles pour accueillir le public lors des derniers jours. Elle a élargi ses heures d’ouverture, de 7 heures à 1 heure du matin, elle a offert le petit déjeuner. Si bien qu’entre entre 8.000 à 12.000 visiteurs se sont pressés chaque jour pour admirer près de 300 tableaux majeurs de l’histoire de l’art moderne de la collection de ce galeriste russe, dont près de 30 Picasso, 22 Matisse et 12 Gauguin.
Cette fréquentation record constitue une bonne nouvelle pour la vie culturelle à Paris, mais aussi un très beau coup de la fondation Vuitton. Le musée privé de Bernard Arnault ouvert en octobre 2014 s’est ainsi offert une belle visibilité. Si bien qu’il influence aujourd’hui toute l’activité muséale parisienne, avec sa capacité à créer des événements d’un coût de 2 à 3 fois plus élevé que ce que les grands musées peuvent s’autoriser à mettre sur pied.
Un musée Pinault en 2018
Suivant l’exemple de Vuitton, les marques de luxe sont nombreuses à s’investir dans le business de l’exposition. Le Palais Galliera, le musée de la mode de la Ville de Paris, pourra dès 2019 maintenir ouverte sa galerie de collections permanentes, grâce au mécénat de Chanel. La marque participe aux côtés de la municipalité au financement des travaux d’aménagement, un chantier estimé à 5,7 millions d’euros. Les nouvelles salles, qui porteront le nom de Gabrielle Chanel, seront dédiées à l’histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours. Elles seront dotées de 200.000 pièces directement tirées de ses archives.
Quant à François Pinault, fondateur du numéro 2 du luxe Kering, et amateur d’art de toujours, il n’est pas en reste. Plus de dix ans après avoir installé sa collection au Palazzo Grassi de Venise, lassé d’attendre de le faire sur l’île Seguin à Boulogne, le père de François-Henri Pinault mise encore sur la France. Son musée d’art contemporain ouvrira fin 2018 à la Bourse du Commerce à Paris. On ne connaît pas encore son nom.