Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a considéré que l’ensemble du programme du candidat d’En Marche! allait « dans le bon sens » tout en jugeant que les réductions de dépenses publiques n’étaient pas assez ambitieuses.
C’est un satisfecit pour le moins mesuré qu’a décerné Pierre Gattaz à Emmanuel Macron. Le président du Medef, a donné mardi un avis mitigé sur le programme du leader d’En Marche! Macron, jugeant que « les intentions » étaient « là » mais que le « diable » était « dans les détails ».
« Globalement ça va dans le bon sens », a déclaré Pierre Gattaz à des journalistes lors d’une présentation des propositions du Medef pour moderniser la sphère publique en France.
Pas assez de baisses de la dépense publique
Mais « 60 milliards de baisse de la dépense publique ça ne nous paraît pas suffisant », a-t-il ajouté, soulignant que l’organisation patronale réclamait que l’on réduise la part de la dépense publique à 49% du produit intérieur d’ici la fin du prochain quinquennat, contre 57% actuellement.
« Sur l’intention de redresser l’économie française par une fiscalité meilleure, des prélèvements obligatoires meilleurs, les bonnes intentions sont là », a admis le numéro un du Medef.
Toutefois, « le diable est dans les détails et c’est là où nous restons encore sur notre faim, parce que tout ne nous semble pas à ce jour complètement bouclé entre les économies d’un côté et les nouvelles dépenses de l’autre », a-t-il poursuivi.
Pas de suppression des 35 heures
Il a souligné qu’Emmanuel Macron ne revenait pas sur les 35 heures, ou qu’il ne supprimait pas complètement l’impôt sur la fortune. Pierre Gattaz s’est par ailleurs dit « franchement contre » un système de bonus-malus pour les entreprises abusant des CDD courts, proposé par le candidat d’En Marche!
Concernant la fonction publique, Pierre Gattaz a indiqué que les propositions du Medef – ne pas remplacer 2 fonctionnaires sur 3 – revenaient à « être plus proche » d’une réduction de 500.000 fonctionnaires proposée par François Fillon que de celle de 120.000 d’Emmanuel Macron.
Pierre Gattaz a par ailleurs indiqué continuer d' »être effrayé » par les programmes de Marine Le Pen, de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon. « Les conséquences de revenir à une monnaie nationale, vous les connaissez toutes », a-t-il ajouté. « Dévaluation massive, inflation massive, les épargnants qui sont les premières victimes, les retraités aussi d’ailleurs, et le pouvoir d’achat des Français qui baisse. »
« Côté Mélenchon, c’est pareil, ils se rejoignent sur beaucoup de points », a-t-il jugé. Sur le programme de Benoît Hamon, il a estimé qu’il partait « sur deux hypothèses totalement farfelues », selon lesquelles « il y aura de moins en moins de croissance dans le monde pour la France » et qu’il y aurait « de moins en moins d’emplois ». « Ce programme nous paraît aussi excessivement dangereux », a lancé Pierre Gattaz, le qualifiant de « totalement anti-économique ».
Avec bfmbusiness