De 208.000 à 225.000 recrutements de cadres pourraient se produire en 2017, soit une évolution de 2%à 10%. Un niveau jamais atteint depuis 2007 avant la crise. L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) vient de publier ses perspectives d’emploi des cadres pour cette année, basées sur son enquête annuelle réalisée auprès d’un panel de 11.000 entreprises. Et, « sauf aléas » (retombées du Brexit, des élections américaines, etc.) comme le précise Jean-Marie Marx président de l’Association, 2017 pourrait donc être un très bon millésime. Encore meilleur que celui de 2016, où finalement, 204.0000 recrutements ont été réalisés, soit un nombre supérieur à celui pronostiqué par l’Apec. En termes de solde net, 45.300 postes de cadre ont été créés l’année dernière.
Des recrutements tirés par la transformation numérique
Mais comment expliquer un tel déblocage du marché des cadres alors que la France connaît une croissance atone, avec une progression du PIB sans doute limitée à 1,1% en 2016 et qui ne dépasserait pas 1,3% en 2017? Pour le président de l’Apec, différents facteurs positifs jouent, notamment « la poursuite des investissements des entreprises, notamment en recherche & développement, et leurs besoins d’encadrement et d’expertise pour accompagner les grandes transformations numériques et énergétiques ».
La bonne nouvelle est que quasi tous les secteurs d’activité – 19 sur les 26 retenus dans la nomenclature de l’Apec – bénéficieraient de la forte dynamique du marché. Bien entendu cependant, avec 71% des embauches de cadres envisagées, le secteur locomotive reste celui des services où de 149.500 à 160.600 recrutements pourraient être réalisés. Ce sont surtout les secteurs « Activité informatiques et télécommunication » (jusqu’à 53.640 embauches), « ingénierie et Recherche & Développement » (26.960) et les activités « conseils aux entreprises » (21.250) qui « portent » les recrutements.
L’industrie et la construction recrutent!
Même dans l’industrie, les recrutements (en CDI ou CDD de plus d’un an) font leur grand retour avec jusqu’à 32.300 embauches potentielles. C’est essentiellement la « Mécanique » (8.350), « l’Automobile, aéronautique et autres matériels de transport » (4.390) qui sont les secteurs les plus dynamiques. Quant à la construction, après des années de marasme, elle recruterait aussi jusqu’à 11.100 cadres.
La fonction informatique la plus porteuse
Si cette, fois, on se concentre sur les fonctions des cadres, c’est, sans surprise, l’informatique qui détient la palme. Avec jusqu’à 51.000 embauches, cette fonction pourrait représenter une embauche sur cinq de cadres. La fonction « Commercial » viendrait ensuite avec 42.700 recrutements. Puis celle « Etude-recherche et développement » où jusqu’à 37.300 embauches pourraient être réalisées.
Cette reprise de l’emploi des cadres profiterait essentiellement au cadres ayant acquis de un à dix ans d’expérience qui seraient les plus recherchés. Ils représenteraient 57% du volume total. De leur côté, les jeunes diplômés profiteraient aussi de la dynamique à l’œuvre avec près de 45.000 embauches de débutants qui pourraient être recrutés dans les douze prochains mois. En revanche, les cadres « seniors » avec au moins vingt ans d’expérience ne représenteraient que 5% du total des recrutements.
Enfin, par régions, là aussi il n’y a guère de surprise, l’Ile-de-France reste en tête avec 37% des projets de recrutements de cadres, devant Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts de France, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A ce stade, d’après l’Apec, cette bonne tendance pourrait se poursuivre en 2018 et 2019, selon un scénario “croissance pérenne” établit par l’Apec avec respectivement 221.960 et 232.830 recrutements potentiels.