C’est d’une grande conséquence sur l’économie du Rwanda. L’indice national des prix à la consommation (IPC) établi par l’institut national de statistiques du Rwanda (NISR), montre que le Rwanda a atteint un taux d’inflation galopant, à 7,4% en janvier 2017. Une augmentation par rapport à décembre 2016 (7,3%) et à janvier 2016 (4,5%), qui attire l’attention sur l’augmentation sans arrêt des prix au pays de Paul Kagame.
A en croire les experts du NISR, ce taux d’inflation est imputable à la hausse des prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées, qui ont connu une augmentation de 16,2%. Selon Lucie Mutetijabiro, chef de la cellule chargée des statistiques sur les prix au NISR, afin d’établir l’IPC, le NISR s’est basé sur différents postes dans le panier de biens et de services, dont les denrées alimentaire, les boissons non alcoolisées, le logement, l’eau, l’énergie, le transport, ou encore les besoins hors aliments frais et énergie. Il en est ressorti que les denrées alimentaires et les boissons non alcoolisées constituent avec 28% le poste le plus élevé.
Au même moment, l’indice des prix de logement, de l’eau, de l’électricité et du gaz a augmenté à seulement 1,5 % alors que le transport a connu une hausse de 8,3%. A en croire les chiffres publiés, le taux d’inflation sous-jacent du pays, prenant en compte tous les biens hors aliments frais et énergie, a augmenté de 0,3% par rapport à décembre 2016, alors que le taux d’inflation sous-jacent moyen annuel a atteint 4,3% au cours du mois de février 2017 et que les prix des produits locaux et importés ont augmenté respectivement de 7,1% et 8,4%. Pourtant, au début du mois de janvier, le chef de la banque centrale du Rwanda, John Rwangombwa avait annoncé les prévisions d’un taux d’inflation d’environ 5,7% pour le premier trimestre 2017, finalement trop en décalage avec la réalité.
Nécessité de dépasser l’agriculture de subsistance
Selon le ministère de l’agriculture du Rwanda, le secteur agricole contribue à environ 30% du PIB chaque année et emploie plus de 70% des Rwandais. Malgré tout, l’agriculture reste majoritairement de subsistance. Selon les experts, c’est l’une des raisons de l’augmentation continue des prix des denrées alimentaires. Les consommés de base au Rwanda sont la banane, les racines et les tubercules, suivies des légumineuses et des céréales, notamment le sorgho et le maïs.
Outres les haricots et le maïs, le sorgho, les légumineuses, les patates douces et les légumes qui sont saisonniers, les autres cultures se font tout au long de l’année. Si celles-ci créent une stabilité, les premières viennent souvent à manquer et deviennent très chères. Additionné aux difficultés d’accès à la terre et aux difficultés climatiques qui secouent la région rwando-burundaise, les denrées alimentaires se raréfient. Afin de lutter contre ces problèmes, le gouvernement avait lancé un programme de modernisation de l’agriculture basé sur un appel aux investisseurs étrangers.
48.000 parcelles agricoles mesurant environ 24.000 hectares avaient déjà été cartographiées et prêtes à être louées aux investisseurs, en novembre 2016. L’une des clés de la lutte contre ce taux d’inflation élevé serait de moderniser l’agriculture en y mettant les moyens et en dépassant l’étape de la subsistance pour la transformation, la commercialisation et l’exportation.
Avec latribune