Le développement par l’Ethiopie de barrages et de plantations dans la basse vallée de l’Omo, menace la survie de 500 000 personnes au Kenya et en Ethiopie, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW). D’après les données obtenues par la HRW auprès du département américain de l’agriculture, le niveau de l’eau du fleuve Turkana dont le fleuve Omo est le principal affluent, a baissé de 1,5 mètre par rapport au niveau enregistré en 2015.
L’Ethiopie a en effet débuté, en 2015, sur le fleuve Omo, le remplissage du réservoir de la centrale hydroélectrique de Gibe III d’une capacité de 1 870 MW avec pour objectif de doubler sa puissance. Une plantation de cannes à sucre de près de 30 000 hectares et une plantation de coton de 100 000 hectares sont également en développement dans la vallée. Les conséquences de ces activités humaines sur la ressource hydraulique de la région ont été aggravées par le changement climatique.
« La diminution prévue du niveau de l’eau dans la vallée de l’Omo et dans le fleuve Turkana affectera sérieusement l’approvisionnement en aliments d’un demi-million de personnes au Kenya et en Ethiopie. Dans sa démarche d’augmentation de ses ressources, le gouvernement éthiopien ne devrait pas mettre en péril la survie des communautés indigènes vivant en amont de ces cours d’eau.», a affirmé Felix Horne, responsable de la recherche en Afrique à HWR. Avant de continuer : « La réalisation des prévisions de chute du niveau de l’eau devrait servir d’avertissement au gouvernement éthiopien qui ne devrait pas continuer à ignorer les besoins des populations en amont dans sa course pour la mise en valeur de ses ressources».
Avec Agence ecofin