Après la diplomatie politique et économique, place à la diplomatie touristique. L’office national marocain du tourisme vient d’inaugurer son premier bureau en Afrique subsaharienne à Dakar pour renforcer la coopération touristique entre l’Afrique noire et le Maroc. Ce nouveau bureau devra aussi faciliter les flux entre le Sénégal et le Maroc sur la ligne Dakar-Fès.
C’est une nouvelle fenêtre ouverte par le Maroc dans sa coopération avec l’Afrique subsaharienne. L’Office national marocain du tourisme (ONMT), organisme étatique chargé de la promotion du tourisme au Maroc a officiellement ouvert, en fin de semaine dernière, les portes de son bureau à Dakar, dans la capitale sénégalaise.
Premier bureau de l’ONMT en Afrique subsaharienne, cette représentation devra booster les relations touristiques entre le Maroc et le Sénégal d’une part et améliorer le trafic Dakar-Fès d’autre part.
La nouvelle représentation marocaine en terre sénégalaise permettra de « renforcer la coopération touristique, notamment dans les volets de la formation, de la communication, de la participation aux salons internationaux », a indiqué Abdrrafia Zouitene, le directeur général de l’ONMT.
Et le responsable marocain de préciser que la nouvelle représentation contribuera également à « améliorer les flux entre les deux pays, notamment sur la ligne Dakar-Fès (…) ». Selon lui, les registres migratoires du Maroc notent les entrées de près de 70 000 Sénégalais au Maroc, dont une importante partie se rend à Fès, à la Zawiya (mausolée) d’un saint qui constitue un lieu de pèlerinage de la confrérie religieuse musulmane dénommé Tijjaniya.
Hors de cette ferveur religieuse, il faut dire que l’ouverture de ce bureau rentre aussi dans la droite ligne de la mise en œuvre des accords de coopération signés en novembre 2016 à l’occasion de la visite de Mohammed VI à son homologue Macky Sall du Sénégal.
« C’est sans nul doute que les autorités sénégalaises en charge du tourisme s’inspireront de l’expérience marocaine pour atteindre l’objectif de 3 millions de touristes, à l’horizon 2020 », a indiqué pour sa part Maïmouna Ndoye Seck, la ministre sénégalaise du Tourisme.
Pourtant, cette coopération sénégalo-marocaine tarde à se concrétiser. La liaison Dakar-Fès qui devait être ouverte par la compagnie Air Arabia pour permettre des rotations low-coast entre la ville spirituelle marocaine et la capitale sénégalaise, n’a pas encore vu un seul avion prendre son envol. De plus, les tarifs de la Royal Air Maroc sont régulièrement dénoncés par sa clientèle sénégalaise comme étant chers comparativement aux vols commerciaux à destination de capitales européennes à durée de vol égale -il faut 3 heures de vol pour relier Dakar à Casablanca.
Le Maroc, un exemple en matière de tourisme en Afrique
Plusieurs pays en Afrique du nord comme en Afrique subsaharienne ne cessent de multiplier leurs efforts pour rendre plus dynamique le secteur touristique. Un secteur dans lequel le Maroc s’affirme de plus en plus comme un acteur majeur sur le continent.
En effet, selon les chiffres de l’ONMT, le Maroc affichait fin novembre 2016 des recettes touristiques de 59,4 milliards de dirhams (soit 5,8 milliards de dollars). Le Maroc établit ainsi le chiffre le plus élevé en Afrique pour toute l’année 2016 dans le secteur.
A en croire la chaîne américaine CNN, la ville marocaine de Marrakech est l’une des meilleures destinations touristiques mondiales. Classé septième destination à visiter en 2017 par la National Geographic et troisième endroit à découvrir par le Trip Advisor, ce coin du Maroc est très apprécié voire plébiscité. Malgré tout, le Maroc compte aller plus loin. L’Etat a actuellement 52 projets hôteliers en cours d’exécution, pour mieux accueillir les touristes et faire du pays, le leader de la construction hôtelière en Afrique. Le Sénégal vient d’en constituer la porte d’entrée.
Avec La tribune Afrique