Depuis le rapport de la Rwanda Environment Management Authority qui révélait en juillet dernier la grande inexploitation des gisements de minéraux au Rwanda, le gouvernement ne lésine plus les efforts pour déterminer le niveau réel du potentiel minier du pays. Le programme national d’exploration lancé en octobre vient d’aboutir à la découverte de nouveaux minéraux et pierres précieuses. Un tournant décisif pour ce secteur qui compte dans la Vision 2020 poursuivie par Kigali.
C’est désormais officiel ! Il n’y a pas que le coltan, l’or, le tungstène, le béryl ou l’étain au Rwanda. Les autorités ont récemment découvert de nouveaux minéraux dont des éléments de terres rares, des pierres précieuses, du cobalt, du fer et du lithium dans divers endroits à travers le pays, a révélé à la presse locale Dr. Emmanuel Munyangabe, officier en chef des opérations à la Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMPGB), un nouvel organe mis en place par le gouvernement pour superviser et coordonner toutes les activités d’exploration liées au secteur minier rwandais. Les éléments de terre rares ou métaux de terres rares jouent un rôle essentiel dans des centaines de haute technologies et sont la clé du développement de technologies vertes, notamment dans les domaines de la communication, la défense, l’énergie alternative.
« Il y a de nouvelles découvertes, y compris les ressources dont nous n’avions auparavant aucune idée de leur existence au Rwanda, alors que parallèlement, nous avons découvert des extensions de gisements de minéraux existant tels que l’or … les prochaines étapes consisteront à mener d’autres enquêtes et analyses pour déterminer la compositions et les quantités exactes des dépôts », a-t-il expliqué.
Vers une transformation locale des minéraux
Ces découvertes viennent couronner les travaux de la Rwanda Environment Management Authority qui, dans un rapport publié en juillet 2016 révélait que les gisements miniers du pays restent largement sous-exploités, les données exactes sur les réserves toujours méconnues. A partir de cet instant, Kigali a mis en place un programme national d’exploration minière qui a notamment donné lieu à la création de la RMPGB.
Lancé en octobre dernier, ce programme annonçait déjà les couleurs de cette découverte. En janvier dernier, c’est le président Paul Kagamé en personne qui laissait entendre que le Rwanda pourrait se révéler riche en gisements miniers jusqu’à lors non encore découverts. Et alors que le secteur minier, qui a rapporté à l’économie nationale pas moins de 160 millions $ (environ Rwf134 milliards) est devenu un secteur clé du plan national Vision 2020.
La Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board se donne jusqu’à juillet prochain pour terminer avec les différentes analyses géochimiques et livrer un état clair et précis du potentiel minier du pays.
La vision rwandaise consiste également à positionner le pays sur la sphère minière internationale et Kigali entent accélérer son projet de traitement local des minéraux, d’autant plus que les minéraux nouvellement découverts sont potentiellement des sources de choix pour l’économie. Pour ne parler que des terres rares, elles sont connues pour être d’une grande utilité dans les hautes technologies et constituent un maillon essentiel du développement de technologies vertes. Et peuvent alors se montrer très utiles dans les domaines de la communication, la défense ou l’énergie alternative.
A la mi-2017 déjà, le Rwanda devrait, à priori, célébrer l’entrée en service l’usine de traitement du coltan (dont le Rwanda est le premier exportateur au monde), construite par la compagnie polonaise AB Minerals. Un projet d’usine qui devrait en cacher d’autres. A suivre !
Avec latribune