De sources officielles du gouvernement, la Tanzanie a confié un contrat de réalisation des chemins de fer de 1,1 milliard de dollars aux groupes turc Yapi Merkezi et portugais Mota Engil. Le chantier devrait se faire grâce au financement du gouvernement turc.
Le projet de chemin de fer à vocation régionale depuis la Tanzanie est entrain de se mettre petit à petit en place. D’après des sources proches du dossier qui se sont confiées à l’agence Bloomberg, les autorités tanzaniennes viennent d’attribuer un contrat de 1,1 milliard de dollars portant sur la construction d’un chemin de fer à un consortium composé de deux groupes. Il s’agit du turc Yapi Merkezi et du portugais Mota Engil.
Le chemin de fer long de 400 km devra relier la Tanzanie au Burundi et au Rwanda et fait partie d’un gigantesque projet de ligne ferroviaire ”centrale” d’une longueur de 2.561 km censé contribuer à l’intégration de l’Afrique de l’est. Concrètement, cette ligne, dont la partie tanzanienne est destinée à positionner ce pays comme un hub portuaire régional, désenclavera les pays de l’hinterland en Afrique, en reliant à terme le port de Dar-es-Salam à la République démocratique du Congo, la Zambie, le Rwanda et l’Ouganda. Seul problème, où trouver les fonds pour cette ligne de 7,5 milliards de dollars pour l’Afrique de l’est et 1,1 milliard de dollar pour la Tanzanie ?
A en croire l’agence Bloomberg, le groupe Yapi Merkezi a demandé au gouvernement turc de financer le projet en envisageant un partenariat inter-état. Très tôt, fin janvier dernier donc, la Tanzanie avait fait appel à la Türk Eximbank pour le financement des travaux de construction du tronçon tanzanien (400km) des chemins de fer. A en croire les médias du pays, c’est le président tanzanien, John Magufuli même, qui en a fait la demande à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui était de passage à Dar es-Salaam dans le cadre d’une tournée africaine. «Je suis convaincu que nous obtiendrons ce prêt », avait précisé le chef de l’Etat tanzanien au sortir d’un entretien entre les deux dirigeants. Ils avaient signé par la même occasion, pas moins de neuf accords de coopération bilatérale portant sur la défense, les transports, l’industrie et le commerce.
Yapi Merkezi, un spécialiste expérimenté en Afrique
Si le portugais Mota Engil n’est pas très connu sur le continent africain, ce n’est pas le cas de Yapi Merkezi, qui a déjà prouvé son expertise sur le marché africain. Le groupe turc avait déjà travaillé sur le chantier de réalisation d’une ligne ferroviaire entre 2010 et 2013 au Maroc. Après avoir démontré ses compétences, le groupe a encore été retenu pour la réalisation de la plateforme ferrée de la deuxième ligne du tramway de Casablanca en juin 2016, un chantier qui devrait s’étaler sur 29 mois. Le chantier comprend une plateforme d’une longueur de 14 633 mètres parcourant 20 stations. Yapi Merkezi a remporté l’appel d’offres face à quatre autres groupements avec une offre d’un montant de 900 millions de dirhams (environ 83 millions d’euros).
« La haute performance démontrée par Yapi Merkezi dans la première ligne de tramway de Casablanca a joué un rôle considérable dans l’attribution de ce second projet» a indiqué le groupe depuis sa base à Istanbul dans un communiqué.
Reste à espérer que le même travail soit fait à Dar-es-Salam. La Tanzanie, quatrième producteur d’or en Afrique, exporte aussi de vastes gisements de gaz naturel, de charbon, de diamants, d’uranium et de pierres précieuses. Ce nouveau réseau ferroviaire pourrait bien lui profiter dans l’atteinte de ses ambitions de croissance économique de 7,5% pour 2017 et de 7,9% en 2018.
Avec latribune