Le très mal aimé général guinéen, Sékouba Konaté, a finalement quitté la capitale économique du royaume du Maroc, chassé par les autorités du pays pour tentative de coup d’Etat et de déstabilisation du régime du professeur-président Alpha Condé qui se dit “premier président démocratiquement élu de la Guinée – Conakry”.
Rappelons que le Maroc est le deuxième pays à chasser le Général illettré Sékouba Konaté, très mal aimé. Les Etats Unis d’Amérique viennent de le chasser de leur territoire pour trafic de devises, malgré que sa femme ait obtenu la nationalité américaine et ses trois (3) enfants nés Américains.
Sa femme dit être obligée de l’abandonner, le laisser filer avec son cortège de malheurs et rester aux Etats Unis suivre l’éducation de ses enfants qui ne voudraient certainement pas s’éloigner du rêve américain.
Le Général illettré Sékouba Konaté accuse le professeur-président Alpha Condé de lui avoir créé des “ennuis” dans tous les pays du monde-malade.
Selon lui c’est le professeur-président Alpha Condé qui a dit aux autorités marocaines de le chasser de leur territoire et que c’est encore lui le professeur-président Alpha Condé qui a dit au Président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas accepter qu’il pose ses sales valises à Abidjan.
Le Palais présidentiel Sékoutouréyah n’a pas tardé à démentir catégoriquement ces allégations du Général méprisable et malheureux.
Toujours selon ce qu’explique le Général illettré Sékouba Konaté à un média en ligne qu’il a acheté avec l’argent volé pendant la transition et où il s’exprime régulièrement, le professeur-président Alpha Condé a dit aux Présidents de tous les pays du monde de ne pas accepter qu’il pose ses sales valises sur leurs territoires respectifs.
Seuls les meilleurs amis d’Alpha Condé comme Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou Guessou du Congo-Brazzaville, Idriss Deby du Tchad ont eu l’autorisation d’Alpha Condé de recevoir ses sales valises, toujours selon les accusations du général illettré.
Précisons que dans ces pays dont les Présidents sont très amis au professeur-président Alpha Condé et où il n’existe pratiquement pas de Droits de l’Homme, toutes les communications du général qui sont d’ailleurs hautement douteuses, seront systématiquement surveillées par les autorités qui l’hébergent qui rendront compte à ses homologues guinéennes.
Rappelons également que le Général illettré Sékouba Konaté avait très mal géré la transition guinéenne après avoir fait un coup d’Etat contre le fameux Capitaine Moussa Dadis Camara actuellement en exil forcé à Ouagadougou au Burkina Fasso, qui, lui, l’aimait et l’admirait plus que tout au monde.
On peut donc dire que Dieu est en train de rendre au Général illettré Sékouba Konaté la monnaie de ses pièces.
Saran Condé pour Conakrytime.com
A propos de la gestion de la transition guinéenne de 2009-2010 par le Général sékouba Konaté
[INTERVIEW] DU COLONEL MOUSSA KEÏTA: “LE GÉNÉRAL SÉKOUBA KONATÉ A VOLÉ DE L’OR, DE DIAMANTS ET 22 MILLIONS DE DOLLARS”
L’ancien Secrétaire permanent du CNDD (junte militaire du Capitaine Dadis Camara) explique dans cette grande interview accordée à Conakrytime.com, que le Général Sékouba Konaté a, au cours de la transition qu’il a dirigée, détourné des diamants, de l’or et de l’argent dont les 22 millions de dollars que la SAG avait officieusement offerts à Dadis Camara pendant son ère de gloire. Il exprime sa volonté de travailler avec le professeur-président et accuse la France, l’Allemagne et les Etats-Unis d’avoir poussé le Général Konaté à faire ce qu’il appelle “coup d’état” contre le Capitaine Dadis…
CONAKRYTIME.COM : Vous avez été un proche collaborateur du Capitaine Moussa Dadis Camara et vous lui avez toujours été fidèle. Parlez-nous du bilan du CNDD ?
Colonel Moussa Keïta : Bonjour M. Bakayoko ! Merci de m’avoir donné cette opportunité qui n’est pas la première et, j’espère, ne sera pas la dernière. A la mort du feu Général Lansana Conté, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), sous la direction du Capitaine Président Moussa Dadis Camara, nous avions pris le pouvoir dans la nuit du 22 au 23 décembre 2008 pour éviter à la Guinée un bain de sang parce que tout Guinéen conscient savait ce qui planait dans le pays. C’est la psychose qui régnait. C’est ainsi, répondant à l’appel du peuple, nous nous sommes organisés pour prendre le pouvoir.
Je voudrais tout d’abord rappeler que nous avons trouvé un Etat qui était à plat où le narcotrafic et le népotisme avaient longtemps régné et avaient fini par prendre en otage l’autorité même de l’Etat. Plus de 80% de l’autorité et de la hiérarchie militaire étaient impliqués dans le trafic de drogue. Ensuite il y avait le détournement des deniers publics qui avait agenouillé le pays. Le Président Dadis et ses compagnons se sont mis à assainir la situation. Nous avons démantelé les réseaux des narcotrafiquants. Nous avons moralisé l’économie du pays. Nous avons multiplié les recettes de la douane. Nous avons fait de grandes réalisations. Nous avons bitumé les artères de plusieurs villes du pays : Conakry, Labé, Kankan, N’Zérékoré… Le Bilan du CNDD est appréciable.
Pouvez-vous nous parler des 700 mille dollars qu’on vous accuse, vous les proches du capitaine Dadis, d’avoir détournés au cours des différents voyages pour les négociations à Ouagadougou ?
Je suis très heureux de répondre à cette question. J’ai conduit cette délégation de Ouagadougou. J’étais le chef de mission. Nous avons effectué cinq à six voyages. Au premier voyage, chaque ministre n’a perçu que 2 000 dollars comme prime pour une semaine. Ceux qui n’étaient pas ministres ont perçu 1 000 dollars chacun. Et on logeait dans un Hôtel qui était payé à 90 mille FCFA la nuit. Le plus souvent on ne pouvait pas payer tous les frais d’Hôtel. On a saisi deux fois nos affaires parce qu’on n’avait pas payé les frais d’Hôtel. Il a fallu l’intervention du Président Blaise Compaoré qui a payé nos frais d’hôtel. C’est une seule fois que nous avons perçu 3 000 dollars. Moi, chef de mission, je ne savais pas quel montant était alloué à cette mission. C’est dans l’hôtel que mon ami, mon compagnon d’armes, mon cousin Kélétigui Faro, passait de chambre en chambre pour donner des enveloppes. Je n’ai jamais été associé à un quelconque retrait d’argent et je prenais le même montant que les autres.
L’ancien premier ministre ambigu, Jean-Marie Doré, accuse le CNDD d’avoir laissé une dette de 9 000 milliards de francs guinéens. Il a expliqué à la presse qu’une grande partie de ce montant a été détournée entre la signature des accords de Ouagadougou et sa prise de fonction. Qu’en dites-vous ?
C’est pourquoi si le régime actuel veut que les audits soient crédibles, il faut que cela concerne toutes les étapes. Tous ceux qui ont géré avec le Général Lansana Conté, avec le Capitaine Dadis et avec le Général Sékouba Konaté doivent être audités. En ce qui concerne le CNDD, s’il y a eu détournement ou crimes économiques, c’est après l’attentat contre le Président Dadis. Je sais une chose : Dadis avait peur de l’argent. Les 22 millions de dollars qu’il a présentés au peuple peuvent le prouver. Il était seul dans son bureau lorsqu’on lui a donné ces 22 millions de dollars. Il a appelé les autres membres du CNDD pour le leur dire. C’est d’ailleurs à partir de là que Dadis a eu des problèmes avec beaucoup de gens qui s’emblaient être ses amis.
Que voulez-vous insinuer par-là ?
Beaucoup voulaient qu’on se partage l’argent. Puisque le Président Dadis ne l’a pas accepté, ils se sont fâchés.
Pensez-vous que c’est à cause de ces 22 millions de dollars qu’ils auraient créé des problèmes au Capitaine Dadis pour le salir et l’expulser de la gestion du pays ?
Oui !
Mais qui aurait pu faire une chose pareille, avez-vous des noms ?
Le Général Sékouba Konaté.
En êtes-vous sûr, avez-vous des preuves de ce que vous dites ?
Il avait tout fait pour que le Président Dadis ne présente pas cet argent au peuple. Il avait tout fait pour que Dadis partage cet argent avec lui. Il avait dit à Dadis que lui il avait besoin d’argent, qu’il était malade et qu’il fallait absolument qu’il ait de l’argent pour qu’il aille se soigner. Il avait dit à Dadis « Moi je suis malade ! Je veux quitter le CNDD. Je veux même quitter la Guinée. Donne-moi de l’argent je vais partir. Donne-moi de l’argent je vais te laisser le pouvoir. Donne-moi de l’argent je vais partir me soigner. Partage ces 22 millions de dollars, donne-moi ma part je vais partir et je vais te laisser le pouvoir »
Voulez-vous expliquer que le général Sékouba Konaté a fait un coup d’Etat contre le Capitaine Dadis et que c’est à cause de ces 22 millions de dollars qu’il l’a fait ?
Oui ! C’est un coup d’Etat que le Général Sékouba Konaté a fait contre son frère d’armes qui l’a toujours aimé et lui faisait beaucoup confiance. Il a fait le coup d’Etat parce que le Président Dadis a refusé de lui donner les 22 millions de dollars.
Un coup d’Etat, uniquement pour de l’argent, comment l’expliquez-vous ?
Le Général Konaté a fait le coup d’Etat à cause de ces 22 millions de dollars. La Preuve est que dès qu’il est monté au pouvoir, les 22 millions de dollars ont disparu. Il a fait croire que c’est avec cet argent qu’il a acheté des tenues aux militaires. Mais ce n’était pas vrai. Toutes les tenues ont été offertes par le Colonel Kadhafi. Si le professeur Alpha Condé veut que les audits soient crédibles, il doit auditer tout le monde y compris le Général Konaté.
Etes-vous prêts, volontiers, à être audité, vous qui conseillez le Président Alpha Condé à auditer tout le monde ?
Oui ! Je suis disposé à être auditer. Je n’ai pas géré un centime.
Vous avez réussi à prendre le pouvoir sans effusion de sang, ce qui soulageait le Capitaine Dadis pendant son ère de gloire. Comment donc l’hécatombe du 28 septembre 2009 vous est-elle arrivée ?
La succession du Général Lansana Conté avait déjà été préparée. Ils avaient recruté, sur des bases ethniques, plus 11 mille jeunes soldats pour assurer la continuité du régime. Nous avons réussi à freiner cette monarchie que les ténors du pouvoir de Lansana Conté avaient préparée.
Très malheureusement, les évènements du 28 septembre, que je déplore beaucoup, sont arrivés. C’est avec une grande peine que j’évoque ces évènements. Cela ne devrait pas arriver. Nous regrettons tout ce qui s’est passé. Quand on a dit au Président Dadis qu’il y a eu une bavure au stade et qu’il y a eu un mort. Il a dit « un mort c’est trop ». C’est plus tard qu’il a entendu sur la BBC qu’il y a eu une cinquantaine de morts.
Je salue la mémoire de ceux qui sont tombés. Je prie Dieu de leur accorder le Paradis parce qu’ils sont morts pour la Patrie. Ils sont morts pour une bonne cause. Ils se battaient pour la démocratie.
Il y avait une responsabilité partagée. Les leaders politiques n’avaient pas respecté l’autorité de l’Etat. Puisque le Président Dadis avait interdit de marcher ce jour-là car c’était un jour historique. Cette interdiction a été violée par les leaders politiques. Mais si l’autorité avait été tolérante et si les militaires n’avaient pas eu la gâchette facile, ces évènements ne seraient pas arrivés. C’est regrettable, mais cela est arrivé. Acceptons de nous pardonner et battons-nous pour que plus jamais cela n’arrive dans notre très cher pays.
Aujourd’hui, près de deux ans après ces massacres, pouvez-vous nous dire si c’est le Capitaine Dadis qui a ordonné ces massacres ou si c’étaient des gens de son entourage qui voulaient le salir et lui donner un carton rouge ?
Je n’étais pas en Guinée au moment des évènements. Mais à mon analyse, il y a eu des gens qui ont voulu salir le Président Dadis et le CNDD. Nous avons des preuves. Nous avons des cassettes vidéo que j’ai personnellement remises au médiateur Blaise Compaoré où on voit des hommes habillés en civil qui sont armés de kalachnikovs et qui tiraient sur les manifestants. Mais puisque la Cour pénale internationale est saisie, elle nous édifiera. J’ose croire déjà que le Capitaine Dadis n’est pas capable de tuer une mouche.
Est-ce que selon vous les accords de Ouagadougou ont été respectés ?
Il n’y a même pas eu d’accords à Ouagadougou ! Les accords devaient être signés entre le CNDD et la classe politique guinéenne.
Qu’est-ce qui a été signé le 15 janvier 2010, comment, par le Capitaine Dadis et le Général Sékouba Konaté ?
Ce ne sont pas des accords. C’est un coup d’Etat qu’on a validé.
Comment le Capitaine Dadis a-t-il pu signer un coup d’Etat contre lui, et pourquoi ses fidèles que vous êtes l’avez-vous accepté ?
On était à Ouagadougou. Tout d’un coup on nous a appelés, on nous a dit d’aller au Palais parce que le Président Dadis avait une déclaration à faire. Nous sommes allés. Ils ont obligé le Président Dadis à lire cette déclaration. Nous ne savons même pas qui l’a rédigée. C’était un coup de fouet. C’était un scénario. Le Président Dadis était malade, il ne savait même pas ce qu’il lisait. C’était un coup d’Etat masqué.
Pourquoi donc, vous les fidèles de Dadis, n’avez-vous pas réagi après la signature de ce que vous appelez “Coup d’Etat” ?
Le Général Konaté m’a appelé dans sa chambre d’hôtel. Il était furieux. Il hurlait, criait et tapait sur la table. Il m’a menacé. Il m’a dit que Kélétigui Faro l’avait appelé et lui avait dit que c’est moi seul qui m’opposais à lui.
Comment expliquez-vous que le Général Sékouba Konaté fasse un coup d’Etat contre quelqu’un pour avoir un pouvoir et qu’il rende ce même pouvoir à quelqu’un d’autre après moins d’une année ?
Le Général Konaté n’a jamais aimé le pouvoir. Tout ce qu’il voulait c’est l’argent. Et il voulait avoir beaucoup d’argent. La seule chose qui l’a opposé à Dadis, c’est que lui il voulait immédiatement avoir beaucoup d’argent et Dadis lui voulait protéger l’économie nationale. Quand donc le Général Konaté a pris le pouvoir, il s’est enrichi, il a pris tout l’argent qu’il voulait prendre… et il a rendu le pouvoir. Ce n’est ni pour la démocratie, ni par amour de la patrie. Il a rendu le pouvoir parce qu’il a obtenu en abondance l’argent qu’il voulait. Et il ne voulait que l’argent. Il avait dit à Dadis qu’il voulait beaucoup de dollars, beaucoup d’euros, beaucoup de diamants et beaucoup d’or. Il a même dit à Blaise Compaoré que le Capitaine Dadis l’a trahi parce qu’il lui avait dit qu’il ne voulait que de l’or, des diamants et de l’argent et que depuis la prise du pouvoir celui-ci a refusé de lui en donner.
Comment le Général Konaté a-t-il géré la convalescence du Capitaine Dadis, est-ce qu’il lui envoyait de l’argent ?
Pas du tout. Il a dit que s’il envoyait de l’argent au Président Dadis, celui-ci allait entretenir des rebelles pour le renverser.
Personnellement, comment avez-vous vécu la transition après l’expulsion de votre ami Dadis Camara ?
Dès que le Général Sékouba Konaté a pris le pouvoir après le coup d’Etat maquillé qu’il a fait, il a d’abord écarté tous les parents et amis de Dadis. Ensuite, moi, il m’a arrêté, il m’a dit qu’il a appris que j’ai des armes que le professeur Alpha Condé m’aurait confiées pendant le régime de Lansana Conté et que celui-ci m’a demandé de déstabiliser le CNDD. C’est Tiégboro qui m’avait emmené au PM3 puis à l’État-major de la gendarmerie. Il est rentré dans le bureau du chef d’Etat-major, a rempli un questionnaire et a demandé à que je sois entendu pour tentative de coup d’Etat. Le lendemain le Général Konaté est venu me libérer en me disant que si j’en parlais à la presse, il m’arrêterait à nouveau.
Quelles sont vos relations actuelles avec le Capitaine Dadis ?
Nos relations sont très bonnes. On s’appelle presque tous les jours. C’est mon frère. C’est mon ami. C’est mon Président. Nous sommes en contact permanant.
Avez-vous des souvenirs de votre ami, Dadis ?
Oui ! De très bons souvenirs. Je me souviens de son engagement, de son patriotisme, de son amour pour la Guinée et pour la jeunesse. C’est une grande perte pour la Guinée. Moi j’aime beaucoup la Guinée. J’aime ma patrie. Dadis était un patriote.
Selon vous quel rôle les narcotrafiquants que Dadis a combattus ont-ils joué dans tout ce qui lui est arrivé ?
Dadis lui-même avait dit que la lutte qu’il menait avait des conséquences et qu’il était prêt à les assumer. En nous attaquant à ces narcos, nous avions mis nos vies en danger. Mais nous l’avons fait pour notre patrie. Aussi, des grandes puissances comme la France, l’Amérique, l’Allemagne… étaient contre nous.
Que reprochez-vous à ces trois puissances ?
Ce sont la France, les Etats-Unis et l’Allemagne qui ont envoyé Bernard Kouchner au Maroc rencontrer le Général Sékouba Konaté et le pousser à faire le coup d’Etat contre le Président Dadis.
Après avoir vécu tout cela et après avoir suivi ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, avez-vous compris que de nos jours aucun chef d’Etat d’Afrique francophone ne peut s’opposer à la France et continuer à gouverner ?
Oui ! C’est pour continuer à piller nos nations.
A présent, regrettez-vous d’avoir été opposés à la France ?
Non ! Même si nous revenons encore aux affaires nous n’allons pas accepter que la France pille notre pays.
Quelles sont vos relations avec Alpha Condé ?
De bonnes relations. J’ai connu le professeur il y a 15 à 20 ans. J’ai été l’un des premiers militaires de rang à militer en sa faveur. Finalement j’ai été repéré par le pouvoir de l’époque. J’ai été victime de beaucoup de tracasseries. J’ai été secoué pendant longtemps, jusqu’à l’arrestation du professeur Alpha Condé. Quand il a été arrêté, on m’a arrêté aussi. J’ai passé deux ans en prison avec le Professeur Alpha Condé. Donc nos relations sont bonnes, mais très malheureusement, depuis qu’il est venu aux affaires, on ne s’est pas vu. J’ai demandé une audience, j’attends la réponse. C’est tout simplement pour qu’on se serre la main. Je souhaite aussi mettre mes connaissances et mes expériences à sa portée. Parce que quand tu souffres avec quelqu’un en prison, c’est beaucoup. Malheureusement, ce sont ceux qui nous qualifiaient de supporteurs de politiciens qui tournent autour du Professeur aujourd’hui.
Pensez-vous qu’Alpha Condé est un ingrat parce qu’il a oublié son compagnon de prison que vous êtes ?
Non ! Le professeur Alpha Condé n’est pas ingrat. Il est de très bonne foi. Mais on lui a raconté n’importe quoi. On lui aurait dit que moi je m’étais opposé à sa candidature au cours d’une émission télévisée. Mais moi j’ai encore la cassette avec moi. J’avais répondu au journaliste que personne n’allait être exclu pour éviter ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. J’avais dit que même si on a 100 ans on peut être candidat. Moi j’ai toujours aimé Alpha Condé. J’ai toujours milité pour le professeur Alpha Condé. J’ai été arrêté avec lui, j’ai fait deux ans en prison. Même ma femme a été arrêtée et emprisonnée à Kassa lorsqu’on m’a accusé d’avoir caché les armes du professeur Alpha Condé. Même sous Dadis, Toumba et Makambo m’ont arrêté en m’accusant de cacher les armes du professeur Alpha Condé. Ils m’ont dit que c’est un certain Sékou Souapé qui m’a dénoncé. C’est Dadis qui a ordonné qu’on me laisse tranquille. Partout où on me voit, on sent les couleurs du RPG. Après la proclamation des résultats, ma maison a été saccagée.
Quel bilan faites-vous de ces mois de gestion d’Alpha Condé ?
Je souhaite que ça aille bien. Car il y a deux types de changement : le changement positif et le changement négatif. Si j’étais un conseiller du Président, je lui dirais de mettre un peu de jalons positifs et faire des actes concrets : augmenter les salaires des fonctionnaires, diminuer le chômage…
Etes-vous optimiste ?
Optimiste dans la mesure où on oublie les querelles politiques parce que les élections sont passées. Il faut qu’on se donne la main pour travailler. Mon optimisme repose sur les promesses d’Alpha Condé lorsqu’il dit vouloir réconcilier les Guinéens et faire de la Guinée ce que Mandela a fait de l’Afrique du Sud. Avant d’inviter les Guinéens à se pardonner et à se réconcilier, Alpha Condé doit pardonner aux autres leaders politiques.
Croyez-vous en ce fameux ‘‘Mandela de la Guinée’’ qui vient d’arrêter, juger et condamner plusieurs dizaines de partisans de son principal opposant Cellou Dalein Diallo ?
C’est pourquoi j’ai dit que le pardon doit venir d’Alpha Condé. Cellou a des millions de personnes derrière lui. Alpha a des millions de personnes derrière lui. Si les deux se pardonnent, c’est toute la Guinée qui se pardonne. De toutes les façons, je souhaite qu’Alpha soit le vrai Mandela de la Guinée.
Avez-vous envie de travailler avec Alpha Condé pour l’aider à devenir le vrai Mandela de la Guinée avant qu’il ne soit trop tard ?
Je veux servir ma nation. J’ai des ambitions et des expériences dont ma très chère patrie a besoin. Dès l’élection d’Alpha, je lui ai envoyé un memo sur la réforme de l’armée. Je lui ai dit de créer un poste de chef d’Etat-major particulier à la Présidence. Il a pris bonne note parce que les jours qui ont suivi, il a nommé Bourema Condé, chef d’Etat-major particulier.
Et il ne vous a pas contacté ?
Non ! Mais ce n’est pas grave. Tout ce que je veux c’est qu’il réussisse. Si je ne suis pas utile pour sa réussite, je prie Dieu de ne pas nous rapprocher. Mais si je suis utile pour sa réussite, je prie Dieu de nous rapprocher.
Dans quel domaine pensez-vous être utile à Alpha Condé ?
Dans le domaine de l’armée. Je n’ai plus envie de faire la politique.
Avez-vous eu peur de la politique ?
Non ! Je suis un homme qui n’a jamais eu peur et qui n’aura jamais peur. J’ai peur de Dieu et j’ai peur de commettre du tort. C’est tout. Je n’ai pas peur de faire la politique. On dit souvent que si tu ne fais pas la politique, la politique te fera.
Au terme du second tour présidentiel, le Capitaine Dadis a longuement exprimé son désir de rentrer au pays. Pourquoi il n’est toujours pas là ?
Je ne vois aucune raison qui peut empêcher un ancien président de la République de rentrer chez lui.
Que faites-vous actuellement ?
Pour le moment je me repose. Je suis en train d’écrire un livre que je compte publier dans les prochains mois.
De quoi parle-t-il, votre livre ?
C’est un livre intitulé ‘‘La face cachée de l’histoire de la Guinée’’. Il parle des régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté. Il parle de mes relations avec Dadis. Il parle également de l’arrestation d’Alpha Condé. C’est un document très riche.
Avez-vous d’autres messages ?
Je demande à Cellou Dalein Diallo et à Alpha Condé de se donner la main. C’est seulement les deux unis qui peuvent unir la Guinée. Mais j’ai peur quand j’écoute l’émission ‘‘Grogne’’ de Soleil FM : quand un Malinké parle c’est pour attaquer les Peulhs et quand un Peulh parle c’est pour attaquer les Malinkés. On devrait prendre l’exemple sur la radio mille collines de la RDC. Nous devons exclure tout ce qui amène la guerre dans notre cher pays.
Interview réalisée par Abdourahamane Bakayoko en juin 2011 pour Conakrytime.com