Plusieurs personnalités, dont le cinéaste Mahamat Saleh Haroun et l’actuel ambassadeur du Tchad en France, vont faire leur entrée au gouvernement à l’occasion d’un important remaniement ministériel, a annoncé dimanche soir le président Idriss Déby Itno.
Ce remaniement est plus large que prévu, à la suite du départ du ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahmat, élu président de la commission de l’Union africaine (UA), et la récente révocation du ministre des Finances et du Budget, Mbogo Ngabo Seli.
Prix du jury au Festival de Cannes en 2010 pour « Un homme qui crie », Mahamat Saleh Haroun s’est vu confier le ministère du Développement touristique artisanal et culturel. Il est aussi l’auteur d’un documentaire présenté à Cannes cette année sur le prédécesseur d’Idriss Déby, intitulé « Hissène Habré, une tragédie tchadienne« . Celui-ci a été condamné en mai par un tribunal spécial africain pour crime contre l’humanité. Le jugement en appel sera rendu le 27 avril.
Un partenaire de référence
En remplacement de Moussa Faki Mahamat, le ministère des Affaires étrangères est confié à l’actuel ambassadeur du Tchad à Paris, Hissein Brahim Taha. Un poste important dans ce pays considéré par la France comme un partenaire de référence pour la stabilité régionale, depuis les interventions militaires en 2013 au Mali et en Centrafrique.
Le ministère des Finances est confié à Christian Georges Diguibaye, actuellement fonctionnaire de l’Union africaine à Addis-Abeba, tandis que le ministère de l’Économie et de la planification du développement revient à Ngueto Yambaye, ancien fonctionnaire du Fonds Monétaire International (FMI). Ces derniers doivent mettre en oeuvre la réorientation du pays vers l’agriculture et l’élevage après l’effondrement des cours pétroliers.
Un ancien greffier, Ahmat Mahamat Hassan, est nommé ministre de la Justice et garde des Sceaux.
La valse des ministres ne concernera pas les postes stratégiques de la Défense et de la Sécurité intérieure, qui gardent les mêmes titulaires.
Avec Jeune Afrique