« Le géant minier AngloGold Ashanti a acquis des terres pour l’extension de sa mine d’or à ciel ouvert en République de Guinée par violence, intimidation et d’autres comportements non éthiques », fustige un rapport présenté mardi dernier par des organisations de la société civile guinéenne.
Selon Aboubacar Diallo, le coordinateur du programme Droits des communautés riveraines des mines au Centre de Commerce International pour le Développement (CECIDE), qui a organisé la conférence de présentation du rapport, les faits sont accablants pour le géant minier. Sa branche locale, la Société Aurifère de Guinée (SAG), a en effet expulsé environ 1000 habitants d’Area One, une zone du village de Kintinian 2 dans le nord-est du pays, afin de développer une nouvelle mine à ciel ouvert.
« A travers des entretiens avec presque cent (100) membres des communautés affectées, des représentants étatiques et de la société, les auteurs démontrent que la communauté a été exclue des consultations concernant l’utilisation des terres, brutalement réprimée lors des manifestations et a été contrainte de signer les accords de réinstallation qu’elle ne comprenait pas et qui ne répondaient même pas aux normes internationales », a notamment déclaré M. Diallo.
Après avoir dressé ce requisitoire sans appel, les conférenciers ont souhaité une action rapide afin de rétablir les victimes dans leurs droits. « Les actions d’AngloGold Ashanti, de la SAG et des forces de défense et de sécurité guinéennes (FDS) violent le droit guinéen et les normes internationales en matière de réinstallation involontaire. Les auteurs font donc appel à l’Etat guinéen de réparer les préjudices causés par ses FDS et d’assurer le respect des Droits de l’Homme (DH) ; à la SAG et sa société mère, AngloGold Ashanti, d’assurer un audit public pour évaluer et remédier à la procédure de réinstallation involontaire effectuée sur Area One, et à la communauté de Kintinian d’agir de façon pacifique dans la défense de ses intérêts et d’éviter la division sociale », ont-ils recommandé.