Les producteurs ivoiriens de noix de cajou militent pour une révision à la hausse, pour la prochaine récolte devant débuter à la mi-février, du prix minimum d’achat bord-champ de la denrée (prix plancher), actuellement de 350 FCFA/kg.
Ce prix d’achat jugé « bas », comparé à celui d’autres pays voisins, tranche, d’après de nombreux acteurs, avec le statut de premier producteur mondial de noix de cajou dont jouit la Côte d’Ivoire.
Comme preuve de ce paradoxe, « le prix d’achat de la noix de cajou fixé au Ghana est actuellement de 950 fcfa/kg », a déclaré à l’AFP un producteur ivoirien de la ville de Bondoukou, localisée dans le nord-est de la Côte d’Ivoire et proche du Ghana. En conséquence, plus de 100 000 tonnes de noix de cajou de la production ivoirienne se sont écoulées sur le marché ghanéen en 2016, d’après Mamoudou Méïté, le secrétaire-général de la Fédération internationale pour la filière du cajou (Filcajou).
Dans ces conditions, force est de constater que « la campagne 2016 a été désastreuse en matière de revenus pour les producteurs », renchérit M. Méïté. « Il faut fixer les bons prix », conclut-t-il, en rappelant que « quelque chose qui devrait être acheté à 600 FCFA, s’il est vendu moitié prix, cela désorganise la filière».
Un « prix rémunérateur » contribuerait, selon le responsable, à lutter contre « la pauvreté, dans les zones de production, majoritairement situées dans le Nord déshérité du pays, frontalier du Mali et du Burkina ».
Pour rappel, la Côte d’Ivoire a récolté en 2016, plus de 725 000 tonnes de noix de cajou, d’après les données du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA). Par ailleurs, la filière anacarde en Côte d’Ivoire compte 250 000 producteurs d’après l’AFP.
Avec agenceecofin