Créer son entreprise est toujours une aventure pleine de péripéties. Pour que votre installation ne tourne pas court, prenez garde à quelques faux pas.
Vous rêviez de grands espaces ? Attention de ne pas vous y perdre ! La liberté peut être à double tranchant. Le travail en solo exige une discipline et une organisation dont on ne mesure pas toujours les contraintes au démarrage. Voici les principaux pièges à éviter pour arriver à bon port.
1. Négliger l’appui de ses proches
Pouvoir compter sur son entourage, sa famille en particulier, est la pierre angulaire du succès. Votre nouvelle activité va impliquer un changement radical de rythme de travail et souvent un sacrifice financier, au moins au début, pour vous et pour vos proches. Prenez le temps qu’il faut pour vous assurer de leur soutien, sans minimiser l’impact de votre choix sur l’équilibre familial. Vos proches sont aussi les premières personnes à convaincre du bien-fondé et de la solidité de votre projet : qui mieux que votre entourage connaît vos atouts mais aussi vos faiblesses ?
2. Vouloir aller trop vite
Etablir le business plan, trouver un financement, décrocher ses premiers clients… toutes ces étapes exigent du temps. La plupart des experts de la création d’entreprise s’accordent à dire qu’il faut au moins douze mois pour créer son activité. En vous précipitant, vous risquez de bâcler une étape et de vous en mordre les doigts ensuite. Donnez-vous du temps pour réussir !
3. Faire l’impasse sur la banque
Même si vous êtes en mesure de financer votre lancement avec vos économies ou grâce à la love money réunie par votre entourage, faites tout de même appel à votre banquier. Son diagnostic ou son feu vert confirmera non seulement la solidité de votre projet mais vous donnera accès, si besoin, à d’autres aides financières. Cela vous permettra également de garder quelques réserves en cas de coup dur. Selon une étude de 2013 de l’APCE, 22 % des créateurs d’entreprise sollicitent leur banquier au démarrage de leur activité.
4. Ne pas s’assurer de revenu
Finances toujours : avant de vous lancer, faites le point sur vos coûts fixes et vos charges. Assurez-vous que vous serez capable de couvrir votre loyer ou votre prêt immobilier, vos frais quotidiens, les impôts, etc. Un conjoint qui travaille, un plan épargne, une indemnité de licenciement… autant de ressources pour voir venir. Dans l’idéal, prévoyez de quoi tenir un an, le temps que les premiers bénéfices rentrent.
5. Travailler sur son canapé
Pour bien faire, il faut vous installer dans un lieu dédié et non sur un coin de table. Une pièce fermée de votre domicile, un bureau à l’extérieur, dans un centre d’affaires ou un espace de coworking sont des solutions possibles. Souvenez-vous également que votre matériel (ordinateur, fauteuil, bureau, papeterie) est votre outil de travail. Il doit être considéré non comme une charge mais comme un investissement.
6. Manquer de discipline
Seul chez soi, on a tendance à ne pas voir le temps passer. Le risque ? Aligner des journées interminables. Ou se laisser distraire par les tâches ménagères, les appels des copains, la télé… et oublier de bosser ! Travailler seul implique de la discipline : fixez-vous des horaires et respectez-les.
7. Ne pas s’accorder de pauses
Les pauses sont nécessaires à la productivité. L’idéal : de trois à cinq minutes de répit toutes les heures, pour laisser le mental se ressourcer. Ne sautez pas non plus celle du déjeuner et accordez-vous, si besoin, une petite sieste en début d’après-midi. Sans oublier quelques jours de repos bien mérités.
8. Ne pas tenir son agenda à jour
Patron en solo, vous vous occupez de tout. Après des années de salariat, le changement est radical. Entre la prospection, la gestion, les déplacements ou les devis, les semaines sont vite surchargées. Evaluez bien votre temps de travail et organisez vos journées en répartissant toutes les tâches à accomplir.
9. Se faire payer à la Saint-Glinglin
Indépendant, vous devez acquérir un nouveau réflexe : facturer dès que possible. Ce n’est pas parce que vous présentez la note aujourd’hui que vous serez payés demain ! Votre propriétaire, votre assureur et les impôts, eux, n’attendront pas. L’astuce du bon trésorier : prévoir des acomptes payables à la commande (environ 30%) et, pour les contrats étalés sur plusieurs mois, envisager des versements à chaque étape.
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10. Délaisser l’administratif
La paperasse est rarement le point fort des créateurs d’entreprise. Mais, à trop laisser traîner, on risque de cumuler des retards d’impayés, des malentendus, voire des pénalités. A chacun sa méthode : certains y consacrent une journée par semaine, d’autres préfèrent une plage horaire chaque jour. Les plus chanceux chargeront un proche de la corvée. Si vous en avez les moyens, offrez-vous les services d’un comptable indépendant.
11. Oublier Sécu et mutuelle
Tant que vous étiez salarié, vous n’aviez pas à vous soucier de ces problèmes. Pour ne pas être pris de court et le regretter un jour, pensez à cotiser pour votre retraite, votre prévoyance, etc. Le mieux est de vous faire conseiller par un courtier, qui vous aidera à trouver la bonne formule en tenant compte de vos situations familiale et patrimoniale.
12. S’isoler totalement
Lorsqu’on travaille en solitaire, on fait certes l’économie d’un patron, mais il faut aussi dire adieu aux collègues. La solitude peut rapidement devenir pesante, voire handicapante. Ménagez-vous des plages horaires pendant lesquelles vous pourrez sortir de chez vous pour rencontrer d’autres professionnels avec qui échanger ou pour déjeuner avec vos clients et vos fournisseurs.
13. Ne plus se former
Finis les plans de formation annuels de l’entreprise ! Exercer en solo risque, si l’on n’y prend garde, d’engendrer un appauvrissement intellectuel. Ne restez pas sur vos acquis, continuez à apprendre et à vous former : en effectuant un travail de veille régulier sur votre activité, en participant à des ateliers créatifs dans votre espace de coworking ou en ralliant un club d’entrepreneurs.
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14. Attendre pour prospecter
La prospection est souvent la bête noire des indépendants. C’est pourtant un passage obligé : au départ, 40% de votre temps au moins y sera consacré. Et encore 20% en régime de croisière. Car même en cours de mission, il est important de préparer l’avenir, faute de quoi vous repartirez à chaque fois de zéro. Recherchez votre prochain client avant la fin de votre contrat, afin de pouvoir attaquer une nouvelle tâche dès que possible.
15. Brader ses prestations
Un prospect vous trouve trop cher ? Il connaît une personne qui peut faire la même chose pour le quart de votre prix ? Laissez courir ! La valeur de votre travail ne se marchande pas. Si vous avez estimé vos tarifs à leur juste prix (grâce à une étude comparative et en y incluant vos charges), ne bradez pas vos services : il sera très difficile ensuite de revenir à un prix équilibré pour vous. Eventuellement, accordez un rabais, une seule fois, comme «offre de lancement».
Avec Management