Certains, au moins trois, ont été mis aux arrêts par la police économique et séjournent depuis près de trois semaines à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). En attendant leur jugement. Mais les autres, une quinzaine, se sont enfuis. De sources proches du dossier PME PMI MAGAZINE apprend que ces derniers seront dans les jours à venir visés par des mandats d’arrêts internationaux, délivrés par le procureur de la République.
Les suspects, ce sont les promoteurs des entreprises d’« agro-business ». Ils se sont enfuis du pays depuis livraison, fin décembre, des premières conclusions d’une enquête menée sur leurs activités soupçonnées d’arnaque et malversation financière à grande échelle, basée sur un système pyramidale. Et les sommes d’argent en jeux dans cette cavalerie financière sont importantes.
Escroquerie
En effet, un groupe de travail a été mis en place, en novembre, par le gouvernement ivoirien pour enquêter sur les activités de ces sociétés qui proposaient à leurs souscripteurs des plan d’investissement agricoles dans le domaine de l’agroalimentaire, contre des retours sur investissement (RSI) dans des délais trois à six mois s’élevant entre 300 et 1000% d’intérêt.
Le groupe a listé un total de 28 sociétés dites d’agrobusiness avec un nombre de souscripteurs estimé à 36 699 (résidents comme non-résidents) pour un montant investi de 66 milliards de FCFA. Par contre, selon le groupe de travail, seulement un montant de 22,7 milliards F CFA est disponible sur les comptes de l’ensemble des entreprises là où les promesses de RSI sont évaluées à 660 milliards FCFA. Contrairement à ce qu’allèguent ces entreprises quelques-unes seulement (sur 28 listées) disposent à peine de terres, et même pas mises en valeur. Les autres n’ont que des plantations virtuelle, conclut le groupe de travail.
Mandats d’arrêt
La thèse de l’escroquerie étant confirmée selon cette première investigation, le procureur de la République, Adou Richard, qui s’est depuis lors saisi du dossier, a ordonné le gel des avoir de ces entreprises. D’après lui, leurs dirigeants avaient commencé à s’emparer des fonds existants sur leurs différents comptes dès que les travaux de vérifications ont démarré. Alors que les premiers dirigeants en détention ont été inculpés des présumés « gros poissons » comme Christophe Yapi, PDG d’Agromix, maison mère de Monhévéa.com qui détient le plus grand nombre de souscripteurs- ont les estime à 20.000 sur un ensemble de 36.000 souscripteurs-, est en fuite.
Depuis exil, il s’est fendu d’une vidéo publié sur youtube le dimanche 29 janvier 2017, dans lequel il dénonce un « complot » contre l’agro-business. Il est en première ligne concerné par les mandats d’arrêts internationaux qui seront bientôt délivrés contre les suspects en fuite, assure notre source. Ils risquent dit-on, jusqu’à 20 ans de réclusion.
Désarroi et colère des souscripteurs
Les souscripteurs qui croient malgré tout en la fiabilité de ce business, sont partagés entre désarroi et colère. Certains se plaignant de l’Etat, réclamant leurs RSI, donc le dégel des avoirs des entreprises, quand d’autres, choqués et désemparés par cette nouvelle tournure des choses ne s’en remettent qu’à la prière. « Je connais une dame qui devait recevoir plus de 30 millions à la fin décembre. A cause de ce problème, elle a fait un AVC. A l’heure où je vous parle, elle hospitalisé », grogne un souscripteur rencontré par LDA. Mais les souscripteurs des structures d’agrobusiness n’attendent pas s’arrêter là. Après une première manifestation, le mercredi 25 janvier 2017 à Abidjan, en vue d’exiger la levée de scellée sur les comptes des entreprises d’agro-business, ils entendent récidiver dès cette semaine, avec un grand rassemblement. En attendant, ils ont initié une pétition sur le net pour la même cause.