Il est l’exigence principale de la Banque africaine de développement pour continuer son programme d’appui au Nigeria. Devant un parterre d’acteurs économiques, gouvernementaux et internationaux réunis au palais présidentiel, le ministre nigérian du budget et de la planification nationale Udo Udoma a révélé ce mardi le plan de redressement et de croissance économique couvrant la période 2017-2020 (ERGP) du gouvernement. Udo Udoma qui a le soutien de tout le gouvernement, avec la présence de Yemi Osinbajo (président par intérim), a expliqué que le désinvestissement, la stabilité de la production pétrolière, le développement d’infrastructures économiques, sont des mesures essentielles contenues dans le plan pour sortir le pays de la récession. A en croire le ministre, l’ERGP prend en compte un grand nombre de mesures stratégiques aussi importantes les unes que les autres, 59 au total, mais 12 d’entres elles sont prioritaires.
Le plan de redressement soumis par le ministre Udoma prévoit ainsi entre autres, la privatisation d’actifs spécifiques, la réduction des coûts de gestion, l’augmentation de la production pétrolière à 2,2 millions de barils par jour avec pour visée la production de 2,5 millions par jour d’ici 2020, le développement d’infrastructures routières, des chemins de fer et enfin l’exploitation optimale des raffineries locales. Sur les 12 mesures prioritaires du plan, les autorités nigérianes comptent aussi accroître le volume des exportations du pays, travailler à la transformation agricole, augmenter les investissements dans les programmes sociaux et promouvoir le développement d’un climat favorables aux affaires.
Le plan, la condition sine qua non pour l’aide de la BAD
La première puissance économique du continent noir connaît une récession inquiétante depuis début 2016, avec une chute de sa monnaie, suite à la crise des prix du pétrole sur le marché. Dans cette situation compliquée, ne disposant pas de fonds pour soutenir l’économie, le Nigeria est obligé de contracter des prêts pour booster sa croissance, reconnaissait la ministre des finances du pays, Kemi Adeosun.
Le Nigeria a surtout besoin de ressources pour combler son déficit budgétaire de 7 milliards de dollars de l’année 2016. Mais les autorités éprouvent d’énormes difficultés pour mobiliser des partenaires sur le marché international. Mi-janvier, la BAD, le seul partenaire à se manifester pour un appui de 1 milliard de dollars, après avoir versé une première tranche à commencer à douter. La banque a exigé des autorités qu’elles mettent sur pied sans délai un plan de redressement à défaut duquel, elle ne poursuivra pas son appui.
« Nous sommes dans l’attente d’un programme de reprise économique et du cadre de politiques publiques qui va soutenir cela », a déclaré Akinwum Adesina le président de la BAD.
Selon lui, ce plan de redressement économique pourrait aussi faciliter le processus de mobilisation des ressources via la banque mondiale. Les dirigeants nigérians ont fait vite. Le besoin est urgent. Si le gouvernement ne comble pas vite le déficit de 2016, il pourrait accuser un autre déficit beaucoup plus lourd pour 2017. Le gouvernement a désormais rendu sa copie en présentant son plan de redressement. Encore faut-il que la BAD l’accrédite…
Avec latribune Afrique