Cela tient parfois à peu de chose de rester bloqué sur un poste sans pouvoir évoluer. Prenez Marine. Après de brillantes études de droit, cette trentenaire s’est vite retrouvée clerc de notaire dans une importante charge lyonnaise. Sa promotion au rang de notaire, sur proposition des associés du cabinet, se faisait pourtant attendre. Sans qu’on lui en fasse la remarque, Marine a fini par comprendre. «J’avais toutes les compétences, mais pas les codes sociaux», confie cette fille d’ouvriers. Alors elle n’a pas hésité à débourser 1.600 euros pour prendre, dans le plus grand secret – «même mes parents ne sont pas au courant »– des cours de bonnes manières : expressions à éviter, formules de politesse appropriées, tenue à table lors d’un déjeuner d’affaires… Résultat : «Plus confiante, j’ai gagné en crédibilité.» Et sa promotion ne serait plus très loin.

Combien sont-ils, comme Marine, paralysés par un complexe de classe, pénalisés par un diplôme de second rang, coincés dans une impasse professionnelle, à ronger leur frein ? Trop nombreux. Rien n’est figé pourtant. Dans notre pays où les destins sont souvent scellés dès le berceau, évoluer professionnellement en empruntant des chemins de traverse devient plus facile. A condition, comme l’attestent les dizaines de témoignages réunis dans notre dossier, d’y aller parfois de sa poche et souvent au culot.

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Nombre de salariés promus cadres en interne dans les entreprises.

D’abord, même si on peut le regretter, le recours à l’offre privée – écoles, cours de soutien, séjours linguistiques – permet aux parents décidés à inscrire leurs enfants dans un parcours d’excellence de pallier les carences de notre système éducatif. Ensuite, les opportunités de faire de belles carrières malgré des études courtes en misant sur des métiers porteurs et des entreprises jouant la carte de la promotion interne se multiplient. Reprendre une formation ou passer un diplôme au cours de sa vie professionnelle exige une sacrée détermination, mais s’avère aussi très efficace.

Le marché du soutien scolaire progresse :

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(Chiffre d’affaires cumulé des principaux organismes de soutien scolaire, hors cours particuliers de gré à gré non déclarés.)

Autre stratégie payante pour gagner en expérience et en visibilité quand on ne part pas avec les bons atouts : un détour par l’étranger. Enfin, bien mené, le réseautage peut ouvrir de nombreuses portes, qu’il s’agisse d’aller transpirer dans les clubs de sport courus des poids lourds du business, de piloter intelligemment son compte LinkedIn ou de se montrer dans les raouts professionnels qui comptent. Alors go !