«L’agriculture est une partie de la politique globale de sécurité » a déclaré le ministre allemand de l’Agriculture, Christian Schmitt lors de la réunion des ministres de l’Agriculture du G20 à Berlin dimanche 22 janvier. Au cœur de leurs préoccupations, la préservation des réserves en eau pour assurer la production alimentaire. L’agriculture mondiale a besoin d’un approvisionnement durable en eau pour nourrir la population mondiale croissante et fournir la base pour la paix mondiale et la stabilité, a ajouté Christian Schmitt.
Changement climatique, croissance de la population, exigences de l’industrialisation exercent une pression sur les ressources mondiales en eau avec un impact ressenti tant dans les pays « riches » que les pays « pauvres ». Dans le même temps, l’agriculture représente environ 70% des prélèvements d’eau douce. Ressource essentielle à l’agriculture, « nous devons veiller à ce que la demande croissante de nourriture, l’alimentation et les ressources renouvelables ne se traduit pas par une augmentation insoutenable de l’utilisation de l’eau par le secteur agricole. Pour cette raison, nous nous sommes engagés à favoriser des politiques qui favorisent une productivité agricole accrue, tout en assurant que l’eau et les écosystèmes liés à l’eau sont protégées, gérées et utilisées de façon durable » affirme les ministres de l’Agriculture dans leur déclaration finale.
Du 19 au 21 janvier également à Berlin se tenait le Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture où l’eau, et plus particulièrement les pénuries d’eau, étaient considérées comme l’un des principaux défis à relever pour parvenir à un développement durable. «La concurrence pour l’accès aux ressources en eau va s’intensifier lorsque la population mondiale dépassera les 9 milliards d’ici à 2050 – dans les pays en développement, des millions d’agriculteurs familiaux souffrent déjà du manque d’accès à l’eau douce, tandis que les conflits liés aux ressources en eau surpassent déjà ceux liés aux litiges fonciers dans certaines régions» a déclaré le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva. Il a ajouté que «Le changement climatique est déjà en train d’altérer les régimes hydrologiques partout à travers le monde. Selon certaines estimations, près d’un milliard de personnes vivant en zone aride pourraient être confrontées à une hausse des pénuries d’eau dans un futur proche. Ces régions sont caractérisées par une pauvreté extrême et par de nombreuses souffrances liées à la faim ».
Une des solutions proposées par la FAO est d’utiliser les eaux usées municipales. «Jusqu’à présent, réutiliser les eaux usées pour l’irrigation s’est révélé efficace lorsqu’effectué non loin des villes où ces eaux sont largement disponibles et gratuites ou bien à bas coût et où il existe un marché pour les produits agricoles, y compris les cultures non-alimentaires. Cette pratique, depuis longtemps utilisée par les petits exploitants agricoles, peut également être adoptée dans les zones rurales » a indiqué Marlos de Souza, fonctionnaire principal au sein de la division des terres et des eaux de la FAO. Ajoutant «Ce qui est important de savoir, c’est que les eaux usées peuvent être bien gérées et utilisées sans risques et ce, conformément aux conditions locales». Les eaux usées sont une alternative crédible si elles sont traitées et gérées pour éviter les risques environnementaux et pour la santé. Dans plusieurs pays, comme en Egypte, aux Etats-Unis, en Jordanie ou au Mexique, leur usage est répandu.
En 2017 l’Allemagne assure, après la Chine, la présidence du G20. Une de ses priorités sera l’Afrique. Elle accueillera le premier forum économique Allemagne-Afrique qui se déroulera le 23 mars 2017 à Francfort.
Avec commodafrica