Animée par sa passion pour la qualité et le renforcement des capacités en entreprise, Lynda Aphing-Kouassi, directrice générale du cabinet Kaizene, revient à Abidjan après 17 ans passés à Londres avec Kaizene Professional Services, un cabinet-conseil qu’elle a créé en janvier 2015 à Abidjan avec des bureaux à Londres. Implanté dans le quartier des affaires du plateau à Abidjan, nous sommes allés à la rencontre de ce produit de la diaspora qui a décidé de revenir dans son pays pour se plonger dans le monde entrepreneurial où les femmes ont une place importante. Son credo : la continuité dans le perfectionnement.
Les Afriques : Parlez-nous de votre parcours…
Lynda Aphing-Kouassi : Je voudrais tout d’abord vous remercier de l’opportunité que vous avez l’honneur de m’offrir pour m’exprimer dans les colonnes du magazine Les Afriques. Pour ce qui est de mon parcours, je suis diplômée de l’Université de Hull en Angleterre où j’ai obtenu un master en finance, et un diplôme en gestion du risque à l’École financière Kaplan à Londres.
J’ai commencé ma carrière il y a quatorze ans à la banque Santander à Londres où j’ai passé 4 années avant de rejoindre le groupe de la Société Générale à Londres en tant que banquière d’affaires sur les fusions et acquisitions et la gestion de la trésorerie, puis responsable d’équipe. J’ai ensuite été embauchée par le groupe Vaultex comme directrice des Investissements avant de me lancer dans l’aventure Kaizene que j’ai créée à ma propre initiative en 2015.
Vous avez une formation de banquière d’affaires. Qu’est-ce qui vous a poussée à mettre sur pied votre propre structure spécialisée dans la formation et la performance?
À Kaizene, l’idée générale est d’effectuer un changement décisif dans le milieu du travail. Il est difficile pour un employé d’effectuer ses changements, mais en tant que chef d’entreprise, il est possible de mettre en place ses changements. En tant qu’employés, nous avons très peu de marges pour mettre en place nos plans de changement, nous ne pouvons que respecter la vision et les plans de la direction même quand nous savons que certains de ces plans ne seront certainement pas aussi efficaces. À Kaizene, nous voulons créer des techniques novatrices qui nous permettront d’évoluer et surtout d’avoir un impact positif sur autrui. Kaizene représente la flexibilité et la liberté pour impacter les lieux de travail pour les employés et les directions d’entreprise. Ses méthodes consistent à sonder les capacités existantes via les formations, tirer le meilleur des individus par le coaching et la création de synergies afin de faire fructifier les rendements par l’organisation d’ateliers, de séminaires et de conférences.
Après 14 ans dans le secteur bancaire, chef d’équipe et directrice, je connais les frustrations des équipes, des compagnies et le plus important pour nous à Kaizene c’est de les aider avec un œil externe à gérer ces frustrations selon le modèle Kaizen.
Qu’en est-il de votre cabinet…
Kaizene Professional Services se définit comme un catalyseur permettant de renforcer les qualités existantes au sein des entreprises privées et publiques par des formations spécialisées et du coaching-leadership, la traduction-interprétariat, mais également comme un canal de communication à travers l’organisation de conférences, de B2B et d’ateliers.
Ces prestations font de nous un interlocuteur de choix dans l’accompagnement des entreprises. Au vu des commentaires sur le service et le nombre d’opportunités, nous avons décidé de créer le cabinet et de l’axer sur les formations-coaching, le networking professionnel et la traduction. Bien que différents, ses services sont interreliés et complémentaires. La formation spécialisée et le coaching doivent reprendre leur place en tant que clés du succès des entreprises à défaut d’être donnés de façon sélective. Le coaching doit être utilisé comme un définisseur de talents et une méthode de développement.
Pourquoi le nom Kaizene?
Kaizene Professional Services dont le nom est d’origine japonaise provient d’une très ancienne pratique de formation appelée Kaizen qui signifie détermination, le changement pour le meilleur ainsi que la continuité dans le développement et le perfectionnement
La pratique Kaizen est reconnue mondialement comme une méthode compétitive aboutissant au succès, mais est également le pilier de la stratégie d’avancement que toute organisation devrait pratiquer selon nous, car elle assimile à la fois le développement personnel et celui de l’entreprise.
Partant de cette idée, nous avons décidé de créer le cabinet en nous appuyant sur ces critères afin de renforcer les qualités existantes dans nos entreprises en Côte d’Ivoire par le biais de formations spécialisées, de coaching, de leadership et d’organisation d’ateliers B2B. Nous utilisons donc cette pratique pour nos sessions sur mesure qui sont un brassage de pédagogie et de cas pratiques.
Aujourd’hui, nous sommes en mesure de mettre à profit nos expériences en encadrement et en management et partager notre savoir-faire avec des entreprises et sommes une équipe d’experts dans chaque sujet que nous couvrons.
Depuis quand votre structure mène ses activités en Afrique?
Kaizene mène ses activités en Afrique depuis 2015. En juillet 2015, nous avons eu le privilège de donner notre première formation à l’école Grain de Soleil que nous remercions pour la confiance et de là nous avons commencé à travailler avec d’autres compagnies à Abidjan, d’où la BOA Asset management, Ecobank et Bloomfield ainsi que d’autres clients.
En décembre 2015, nous avons également organisé une conférence sur les défis et opportunités du secteur minier pétrolier et énergie à Londres avec des délégués ivoiriens, anglais et sud-africains. En avril 2016, nous avons organisé une autre à Abidjan à laquelle ont participé le groupe Total, Société Générale, Vittol et CNR. Nous avons dans le court, moyen et long terme des projets dans la sous-région et avons également une franchise hors de l’Afrique, à Londres.
Comment comptez-vous poursuivre vos activités en Côte d’Ivoire pour participer au développement de votre pays au niveau des services?
Kaizene poursuit ses activités en adaptant son modèle aux besoins de développement des entreprises implantées en Côte d’Ivoire. Par notre formule de coaching, nous identifions les besoins de chacun de nos clients et travaillons avec eux afin de les aider à atteindre leurs objectifs. Il est important de rappeler que le développement personnel et le désir de perfection doivent d’abord faire partie des valeurs de l’entreprise et nous devons les respirer chaque jour. Par le biais de nos sessions de coaching, nous ferons renaître ses ambitions et lui donner le goût du changement. À kaizene, nous avons un seul slogan : le succès sans aucune alternative.
Comment se porte le marché de la formation en Côte d’Ivoire?
Le marché de la formation en Côte d’Ivoire est constitué de formateurs venant des sièges respectifs des multinationales implantées en Côte d’Ivoire. Ils sont performants, mais avec une maîtrise du terrain faible. Il y a aussi ceux issus des grandes écoles, ESSEC est un exemple parmi tant d’autres. Le marché ivoirien a besoin de s’ouvrir et de faire confiance aux cabinets de formation existants sur le territoire et a besoin d’innovation et de nouvelles stratégies. Nos entreprises ont besoin d’accorder une grande importance à la formation, car elle est la clé de l’atteinte de leurs objectifs et de leur capacité de développement et de rétention de personnel. La formation est un service important et doit être perçue avec beaucoup de positivité à défaut d’être perçue comme un jugement négatif à l’encontre de ceux qui vont y participer. Nos formations sont faites sur mesure et la méthode de coaching mise en place en fonction des besoins de l’entreprise et de l’individu et doit également être pratiquée, car elle représente la meilleure technique d’évaluation.
Votre mot de la fin…
En guise de mot de la fin, je voudrais saisir cette occasion pour lancer un appel à la diaspora africaine qui constitue la sixième région de l’Union africaine. La diaspora a un grand rôle à jouer dans le processus de l’émergence du continent, car le développement de l’Afrique ne se fera pas ailleurs que sur notre continent avec l’effort conjugué de toutes ses filles et de tous ses fils. Je vous remercie.