« Entreprises Africaines : terra incognita pour les journalistes de la presse économique mondiale ? » C’est sous la forme interrogative qu’est intitulée une étude menée par l’agence de communication Rumeur Publique, basée à Paris, qui se présente comme spécialiste en stratégie d’influence des marques. Le pôle Moyen-Orient et Afrique de l’agence a mené un sondage auprès d’un échantillon de journalistes de la presse économique.
L’objectif était de mesurer le rayonnement et la notoriété des entreprises africaines. « Les résultats démontrent que les entreprises africaines souffrent d’un très fort déficit d’image et de notoriété », affirme Benjamin Mampuya, responsable du pôle Afrique chez Rumeur Publique.
L’étude menée de mai à juin 2015 auprès de 39 journalistes, dont 20 par téléphone et 19 par courrier éléctronique, a retenu plusieurs critères de perception des entreprises africaines. Leur influence n’est que régionale selon 60% des journalistes sondés, panafricaine pour 35% d’entre eux et mondiale pour 5% des sondés. Sur l’implication des entreprises africaines dans le développement économique et sociétal du continent, 54% des journalistes interrogés estiment que ces entreprises sont peu impliquées, contre 31% qui leur reconnaissent une implication moyenne et 15% pensent qu’elles sont très impliquées.
Le sondage a également cherché à savoir comment les journalistes connaissent les entreprises africaines. Les résultats sont les suivants : 55% par publicité, 21% par les recherches personnelles, 9% par le sponsoring évènementiel, 8 % par la réception de communiqué et 7 % par divers outils. Pourtant, aucun journaliste interrogé n’a été capable de donner le positionnement d’une des sociétés figurant dans le top 15 des plus connues.
La notoriété spontanée des entreprises africaines a été mesurée grâce à la question suivante : « Pouvez-vous nous citer 5 entreprises africaines que vous connaissez, tout secteur confondu ?». Royal Air Maroc arriverait en tête, suivie par Ecobank, MTN, Standard Bank et Sonagol. Les secteurs d’activités les plus médiatiques sont l’aérien, la banque, les télécoms et les hydrocarbures. Ces résultats confirment que ces entreprises et ces secteurs d’activités sont au top des investissements publicitaires en Afrique.
On se rend compte que malgré les bonnes performances de certaines entreprises africaines, celles-ci sont encore éloignées (volontairement ou non) des préoccupations de la presse économique internationale. D’ailleurs, les plus grandes entreprises (chiffre d’affaires, position sur le marché, déploiement territorial, effectif, etc) ne sont pas forcément les plus connues. Il est à noter que les journalistes des pays anglophones n’ont pu citer que les entreprises sud-africaines. La presse anglo-saxonne n’a encore pour référent que les pays africains anglophones en général, et l’Afrique du Sud en particulier.
Benjamin Mampuya conclut qu’il y a encore un énorme besoin de communication chez les entreprises africaines. « Au-delà de leurs annonces métier, elles ont beaucoup à faire valoir, et gagneraient à promouvoir à grande échelle leurs actions et initiatives touchant non seulement l’ensemble de l’Afrique, mais aussi pour beaucoup, au delà des frontières du continent. Il y a énormément de belles histoires à raconter sur les entreprises africaines, des histoires qui ne peuvent qu’être positives pour l’ensemble du continent et ses diasporas à travers le monde ».
Avec Agence Ecofin