La ratification des accords de facilitation des échanges (AFE) de l’OMC par le Nigéria représente une bonne nouvelle pour les opérateurs économiques du pays. En effet, ce mécanisme devrait réduire considérablement les délais d’exportations et d’importations et faciliter les opérations de transit. Des ajustements douaniers qui soulagera le secteur de l’import/export nigérian déjà mis à mal par la récession économique et son impact sur le Naira.
Le Nigéria vient de ratifier l’accord de facilitation des échanges (AFE) de l’OMC, devenant ainsi le 107e membre de l’Organisation mondiale de commerce à y adhérer. Bien que Okechukwu Enelamah, ministre de l’Industrie du Nigéria ait officiellement remis le document d’acception de l’AFE à Robert Azevêdo, DG de l’OMC en marge du forum de Davos en Suisse, le Nigéria nécessite encore 3 ratification supplémentaires de membres pour que le seuil des deux tiers soit atteint et que l’AFE entre en vigueur.
L’intégration des instruments de l’AFE devrait offrir à Abuja une réduction moyenne de 14,3% de ses coûts commerciaux. En effet, cet accord contient des dispositions visant à accélérer les flux commerciaux et le dédouanement des marchandises y compris celles en transit. L’AFE établi également des mesures pour faciliter la coopération entre les douanes et les autorités compétentes en matière de facilitation des échanges et de conformité douanière. Ce mécanisme offre par ailleurs, une assistance technique et un appui pour le renforcement des capacités publiques en la matière.
Une mesure de sauvegarde avant tout
En clair, l’AFE vise à réduire le délai d’importation de marchandises de plus d’un jour et demi, tout en réduisant les délais d’exportation de près de deux jours. Ce qui représente des réductions respectives de 47 et 91% par rapport à la moyenne actuelle. La mise en place de l’AFE par l’OMC vise à accroître les exportations mondiales de près de mille milliards de dollars. En plus du Nigéria, le Botswana, le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Kenya, la Zambie, le Lesotho, le Mali, le Sénégal, ou encore le Ghana et le Mozambique ont également ratifiés cet accord.
L’adoption de ce mécanisme intervient au moment où le Nigéria est en proie à une récession économique et à une dépréciation de sa monnaie. Une application rapide de l’AFE pourrait soulager les opérateurs économiques nigérians qui voient leurs marges fondre avec la baisse de valeur de la Naira. Il n’empêche qu’un réel redémarrage économique reste tributaire de la diversification d’une économie hyper dépendante aux hydrocarbures. Un impératif à la portée d’Abuja grâce à un marché intérieur de plus de 180 millions d’habitants auquel s’ajoute les marchés limitrophes tous dépendant de la santé économique du géant d’Afrique de l’Ouest.
Avec latribune