« Une seule main ne peut pas ramasser la farine » a rappelé le ministre burkinabé de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo lors de la signature le 16 janvier à Paris d’un protocole accord avec la Fondation Avril et Agropol. Le Burkina s’associera donc à ces deux organismes pour développer et structurer la filière soja sur toute la chaîne de valeur, des producteurs aux industries de transformation jusqu’à la commercialisation.
Le développement de la filière oléagineuse au Burkina Faso permettra de répondre aux besoins locaux en huile alimentaire et en alimentation animale via les tourteaux mais aussi de créer des emplois, notamment pour les femmes, et de générer des revenus, souligne le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques.
Les contours de l’accord demandent encore à être précisés. L’objectif est de parvenir à une production de 100 000 tonnes de soja d’ici à 2022. La Fondation Avril va apporter des moyens financiers, participer à la coordination politique du projet et à la mise en place d’un fonds d’investissement voir d’un fonds de garantie pour la commercialisation, le financement des collectes et des récoltes, selon le président de la Fondation Philippe Tillous-Borde. Le Burkina Faso fait aussi partie de la convention de partenariat scientifique signée entre la Fondation Avril et le Cirad, qui a pour but de mettre en place des programmes de sélection variétale avec de nouveaux systèmes de culture tenant compte des exigences climatiques et de développement durable (cf. nos informations).
Le programme sera de l’ordre de €2 à 3 millions sur 5 ans avec comme financeur la Fondation Avril mais aussi des organismes de développement comme l’AFD, précise Philippe Tillous-Borde.
Quant à Agropol, issue de l’interprofession française des oléagineux, Gérard Tubery, son président indique qu’elle apportera son expertise et sa méthode dans l’approche filière et la contractualisation. L’essentiel est à ses yeux la structuration des acteurs locaux de la filière. Outre l’huile de soja et les tourteaux, Gérard Tubery ajoute une autre utilisation du soja qui se développe au niveau artisanal les « brochettes de soja». Sur ce volet, Agropol est en partenariat avec Nutrition et Soja (Soy) qui souhaite s’associer à ce projet pour faire de la protéine accessible pour les populations dans les zones les plus reculées.
Le Burkina Faso ne compte pas s’arrêter à la filière soja. L’ambition est de développer plusieurs filières agricoles afin de se diversifier au-delà du coton. « Nous pensons déjà au gingembre, un produit très prisé à l’étranger notamment au Japon, en Chine et au Maroc mais aussi au piment et au paprika », indique Jacob Ouédraogo.