Récompensée en décembre à Paris par le prix de la jeune entreprise africaine de l’année, décerné par Pierre Gattaz, le patron des patrons français, Rania Belkahia ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Née en 1989 à Casablanca et passée par les prestigieuses écoles HEC et Télécom ParisTech, la jeune femme a cofondé en janvier 2014 Afrimarket, une plateforme consacrée au transfert d’argent, au commerce en ligne de produits high-tech et électroménagers, voire d’animaux vivants.
« J’avais constaté qu’il était difficile d’envoyer de l’argent. De plus, les solutions traditionnelles ne permettaient pas de connaître l’utilisation des fonds envoyés », explique-t-elle. Déjà présente dans cinq pays – la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Cameroun et le Togo –, Afrimarket vise en 2017 le Mali et le Burkina Faso.
La société y a déjà déployé ses équipes afin de créer les relations nécessaires avec les acteurs économiques locaux. Elle s’appuie sur une soixantaine de personnes à travers le continent.
Une version africaine d’Amazon
Après une première levée de fonds effectuée auprès d’investisseurs tels qu’Orange ou Xavier Niel, le patron de Free, Rania Belkahia a réussi une augmentation de capital de 10 millions d’euros en septembre 2016 auprès de Proparco et du fonds d’investissement britannique Global Innovation Fund.
Bien sûr, elle reconnaît qu’Afrimarket rencontre des difficultés pour industrialiser son offre, mais celle qui empiète déjà sur les créneaux de Western Union, de MoneyGram ou du site d’e-commerce Jumia voit loin et confie son ambition de « devenir l’Amazon africain ». Proposant essentiellement des produits locaux, elle ouvrira dans les prochains mois sa plateforme aux produits européens.