Un accord a été signé entre mutins et négociateurs mais dans une ambiance tendue.
C’est ce lundi que 5 millions FCFA seront payés à chacun des 8400 hommes de rang qui se mutinaient depuis le vendredi 6 janvier dernier. Après quoi, 1 million FCFA leur sera versé mensuelle pendant 7 mois pour un total de 12 millions FCFA. Un accord a été trouvé et signé à 23 heures entre Alain Richard Donwahi et les représentants des mutins.
Ça n’a pas été facile pour la délégation de négociateurs. Alain Richard Donwahi, à son arrivée à 12h39 affichait une sérénité qui a été vite perturbée au fil des discussions avec les mutins. Massés dans la cour de la direction départementale de l’Anader, les surveillants des représentants des mutins, en grand nombre, veillaient au grain. Le périmètre de la résidence du préfet Konin Aka est bouclé à partir de l’AIBEF. Nul ne passe s’il ne montre patte blanche.
Les journalistes, arrivés d’Abidjan et les correspondants locaux sont tous assis. Une fausse alerte vers 16 heures. L’équipe de la RTI est demandée. Les esprits s’échauffent un tout petit peu. Vers 16h45, éclats de voix, bruit et tumulte confus. Des soldats sortent de la résidence, la colère bien visible sur le visage. « On ne veut pas! Qu’on nous paye notre argent! Si on veut aller en Europe c’est notre affaire ou bien nous irons en exil pour revenir comme Chérif et les autres » fulmine un jeune soldat, la tenue défraîchie. La menace est simple et claire.
Le temps passe, le véhicule du mess de l’armée envoie des sachets d’eau. Les gorges s’assèchent au fil du temps. A 17 heures, un sapeur-pompier sort en trombe pour chasser la presse en même temps qu’il demande de fermer le portail. La tension monte encore d’un cran.
On attend. Les coups de fil passent jusque tard la nuit. À Abidjan, ce sont les coups de feu qui font monter la tension au fil de la soirée. Coups de feu au camp d’Akouedo, au Plateau. Deux commissariats sont braqués. Les rumeurs les folles, comme d’habitude, circulent. Pendant un moment les militaires sont « dehors ». Ils relaient, de façon visible, le message de leurs collègues de Bouaké. Les habitués des vendredis soirs entre amis, eux, rentrent chez eux. Finalement c’est à 23 heures que la fumée blanche sort de la résidence du préfet. Les Lt-colonel Wattao et Chérif, en renfort aux ministres Donwahi et Sidi Touré, les chefs traditionnels, religieux et la société civile ont réussi à concilier les positions.
Selon Doumbia Soumaïla, membre de la société civile, président de la Plateforme de la société civile pour la paix et la démocratie, « on retient qu’il y a eu de l’entente. Le président de la République va régler le problème à fond, il va leur payer les primes, une rencontre est même prévue à une date qui sera déterminée » confie-t-il à Politikafrique.info
Les Généraux Nicolas Kouakou de la gendarmerie et Sékou Touré des FACI ont fait leur baptême de feu sur le terrain en compagnie du ministre Sidi Touré.
« Après le 18 novembre 2014, le 6 janvier 2016. Les ivoiriens seront-ils en paix avec ces soldats au goût bien prononcé pour les finances sur fond de rafales de kalachnikovs ? »
Reste à espérer que d’autres, inspirés par l’exemple, ne suivront pas la même voie de revendication. On attend de voir.