Au salon international de la haute horlogerie de Genève, les marques font profil bas. Après que leurs ventes globales ont reculé de 10% en 2016, les horlogers ont adopté une nouvelle politique tarifaire.
Direction Genève pour aller voir de belles, de très belles montres au salon international de la haute horlogerie, qui cette année se tient jusqu’au 20 janvier, dans un contexte un peu plus “raisonnable”. Après des années d’euphorie, le secteur a en effet perdu près de 10% en 2016. Du coup, les marques ont dû revoir leur stratégie pour davantage coller aux réalités du marché.
D’ordinaire, les prix d’entrée sur le marché de la haute horlogerie se situent aux alentours de 10.000 euros la belle montre. Et pourtant cette année, dans les allées du salon, on trouve un premier prix à 1.000 euros chez Baume & Mercier, à peine plus pour une montre sportive chez Mont Blanc, 4.000 euros pour une montre femme chez Cartier, 6.000 pour une Reverso, et 8.900 encore chez Girard-Perregaux. Du jamais-vu.
Le marché européen redevient prioritaire
Pourquoi de tels rabais? Parce que ces marques avaient, semble-t-il, un peu oublié le marché européen, se concentrant pendant des années sur des clients asiatiques dont le pouvoir d’achat paraissait ne faire que croître. Or aujourd’hui, alors que le luxe stagne et même recule dans ces contrées, l’horlogerie a plus que jamais besoin de son marché “local”.
Du coup, elles sont de plus en plus nombreuses à s’inspirer de la stratégie impulsée par Mont Blanc il y a près de trois ans. La recette est simple: les grandes marques horlogères suisses multiplient désormais les “modèles d’entrée de gamme” -tout est relatif lorsqu’on parle de luxe-, elles misent sur les montres emblématiques, leurs modèles iconiques, et préfèrent désormais l’acier, qui coûte moins cher. Aussi et surtout, elles s’attachent à un prix qui reflète la juste valeur du produit, après des années de flambée.