“L’agro-industrie mondiale* est une industrie qui pèse $ 2,4 trillions. Si l’Afrique devait capturer ne serait-ce que 1% de cela, ça ferait $ 24 milliards. Or, la BAD estime à $ 21 à 30 milliards ce qui manque en financements à l’agriculture chaque année. Alors, imaginez si nous captons ce 1% de l’agro-industrie et nous commençons à voir des thés, des pâtes, du riz, des sauces tomates “Made In Africa” sur les rayons de Tesco et d’autres grands magasins.”
“Le riz local à l’air sale”
Cette intervention était celle d’Ada Osakwe, directeur général de Agrolay Ventures au Nigeria, lors de la 11ème Conférence économique africaine (CEA) qui s’est achevée hier. Avec pour thème ” Nourrir l’Afrique : vers une agro-industrialisation pour une croissance inclusive“, l’objectif premier des organisateurs – BAD, PNUD, Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA)- était de brasser des idées.
Et la patronne de la PME nigériane de poursuivre, avec du quotidien. “L’Afrique dépense $ 3,5 milliards par an pour importer du riz. Du riz que nous pourrions produire localement. C’est du paddy. Mais lorsque vous demandez à ceux qui mangent du riz importé pourquoi ils le font, ils vous disent que le riz local n’a pas l’air d’être de qualité, qu’il à l’air sale, qu’il n’est pas emballé correctement. L’emballage, c’est important. Il s’agit de regarder plus loin que ce que l’on voit habituellement lorsqu’on parle de valeur ajoutée. Moi je vois cela comme de la valeur de croissance. Je ne parle pas de prendre des tomates et faire de la sauce tomate. Je parle d’utiliser un emballage approprié et le vendre sur le marché local et sur le marché global.”
Une facture alimentaire de $ 111 milliards en 2025
La facture d’importation de produits alimentaires pour l’Afrique s’est élevée à $ 35,4 milliards en 2015, avec essentiellement 15 produits importés dont 5 étaient des produits de base comme le blé, le sucre, le riz, le bœuf et les graines de soja, a rappelé le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Une facture qui devrait atteindre $ 111 milliards d’ici 2025…
“Nous devons nous atteler au potentiel de l’agriculture afin de convertir nos zones rurales de zones de misère, d’insécurité latente, de crime et de destitution en zones économiques de prospérité“, a-t-il appelé.
L’agriculture qui représente aujourd’hui 28% du PIB africain, a rappelé le président de la BAD ; 65% de la terre arable non cultivée au monde se trouve en Afrique, ce qui permettrait de nourrir 9 milliards de personnes.