Décembre est la période des récoltes dans toute la Guinée, récoltes qui se poursuivront jusqu’en janvier 2017. Malgré quelques anomalies localisées pour cette campagne 2016/17, le niveau de production sera supérieur à l’année dernière et supérieur à la moyenne des 5 dernières années, rapporte la publication de l’USAID FewsNet. L’approvisionnement des marchés est suffisant et les réserves alimentaires se reconstituent dans tout le pays. Les prix du riz, denrée de base, sont stables et resteront relativement stables sur les prochains mois.
Les agriculteurs semblent avoir opté pour deux stratégies en particulier : l’échelonnement de leurs productions agricoles pour une meilleure reconstitution des réserves alimentaires sur plusieurs mois de l’année ; le choix de cultures maraichères particulièrement génératrices de revenus.
La situation dans le secteur de l’élevage est plutôt correcte grâce à la campagne de vaccination et au déparasitage des petits ruminants qui est organisée chaque année par les services d’élevage.
La filière pomme de terre très impactée
Ombre dans ce tableau, la filière pomme de terre. Des semences importées en août dernier des pays voisins qui étaient déjà infestées par un champignon, ont touché 3 012 producteurs sur une superficie totale d’environ 1 300 hectares (ha) en Moyenne Guinée, dans les préfectures de Labé, Pita, Dalaba, Mali et Mamou. Etant donné l’importance majeure de cette culture de rente sur l’économie de la région, FewsNet souligne un fort ralentissement des activités économiques des ouvriers agricoles, des fournisseurs d’intrants, des transporteurs et des commerçants dans ces localités.
Les prix de la pomme de terre ont doublé entre juillet et novembre, liés à ces attaques de champignons, passant de FG 6000 (€ 0,62) à 12000 (€ 1,24) le kilo actuellement, sur les marchés du Fouta. Ceci limitera le commerce sur le marché intérieure mais aussi à l’exportation dans la région, et donc réduira la consommation de pomme de terre. Selon l’USAID, ces prix se maintiendront à la hausse et ne baisseront graduellement qu’avec l’éradication totale de la maladie.
A noter que, suite au départ de la main d’œuvre agricole du milieu rural vers les villes et les zones d’exploitation minière, le coût journalier de main d’œuvre varie entre 15 000 et 30 000 francs guinéens (FG; € 1,55 à 3,10) et atteint FG 45 000 à 50 000 (€ 4,65 à 5,16) pour la zone de production de pomme de terre.
Un contexte serein au moins jusqu’en mai
En dépit des inondations, des séquences de sècheresse et des attaques de pomme de terre dans certaines localités sur la campagne agricole 2016/17 en cours, on note actuellement de bonnes récoltes de riz, de maïs, de mil/sorgho, de fonio, de tubercules. Cette situation permettra aux ménages de constituer des stocks, d’améliorer les disponibilités alimentaires, et de maintenir les prix alimentaire au niveau habituel jusqu’au moins en mai 2017.